Justin Trudeau vient à peine de signer la nouvelle entente commerciale avec les États-Unis et le Mexique qu’il est déjà replongé dans un autre péril de relations internationales. Peut-être encore plus complexe. Parce que le vis-à-vis est un géant pas commode : la Chine.
En novembre 2013, Justin Trudeau s’est fait demander quel était le pays dont il admirait le plus la gouvernance, mis à part le Canada. Sa réponse fut : la Chine ! Le chef libéral avait payé cher d’avoir nommé un système politique autoritaire, avec un parti unique et un respect très limité des droits de l’homme.
Bien qu’il ait nuancé de mille façons, nous avions néanmoins retenu cette étonnante réponse, livrée après avoir assez longuement réfléchi. L’événement avait alors été interprété comme un mélange de l’influence de son père et d’une certaine inexpérience politique.
Milliardaires
Deux ans plus tard, Justin Trudeau devenait premier ministre du Canada. Dès ses débuts, il s’est attiré des critiques en participant à une collecte de fonds exceptionnelle, à la résidence d’un riche homme d’affaires chinois. S’y trouvait la crème de la communauté d’affaires chinoise au Canada, quelques milliardaires et même un important membre du Parti communiste.
Plus tard, le Bloc québécois a fait circuler un document sur le financement récolté par Justin Trudeau dans sa circonscription de Papineau. La plus grande partie des dons provenait de donateurs de l’Ontario et de l’Ouest, des gens au nom à consonance chinoise. Rien d’illégal dans tout cela, mais une nette impression que monsieur Trudeau soignait sa relation avec le gratin de l’influence chinoise.
Nous sommes en droit de nous demander si Justin Trudeau poursuivait une véritable stratégie ou s’il n’était que ballotté par un lobbyisme agressif. Chose certaine, s’il avait une stratégie, les récents événements politiques ont tout fait chavirer.
Je suspecte fortement les Américains d’avoir délibérément voulu mettre le Canada dans l’eau chaude en nous demandant de procéder à l’arrestation de Meng Wanzhou à Vancouver. Les Américains connaissent la règle de droit au Canada qui nous obligerait à aller de l’avant. Ils connaissaient aussi le genre de réaction des Chinois qui lanceraient une offensive contre le Canada pour la faire libérer.
Coincé
La crise diplomatique a pris d’énormes proportions. Entre Trump et la Chine, le Canada est comme une souris coincée entre deux éléphants : l’un nous pile sur les moustaches et l’autre sur la queue. Assez inconfortable !
Le président américain a empiré le cas en annonçant qu’il pourrait de son côté jouer de la politique dans la justice si cela peut aider une entente commerciale. Une hérésie du point de vue des principes démocratiques de base, mais un embarras de plus pour le Canada.
Les conséquences sont dramatiques : des Canadiens arrêtés pour des raisons obscures et certaines de nos entreprises menacées.
Sur la scène internationale, notre premier ministre présente une belle image du Canada pour porter les causes rassembleuses. Cependant, je me demande parfois s’il est le timonier le plus fort pour naviguer dans la tempête.