Samedi, j’ai assisté à une première au cinéma Quartier latin à Montréal après la projection du film La Bête, de Bertrand Bonello[1]. On invitait les spectateurs à « scanner » un code QR sur l’écran avec notre téléphone afin de pouvoir télécharger et lire le générique de fin. Sur la dizaine de spectateurs présents, trois seulement se sont exécutés.
Cela fait penser à une plateforme comme Netflix, qui ne veut pas « embêter » ses abonnés avec les génériques. Il est vrai que cinq publicités d’une minute chacune en salle sont plus payantes qu’un générique de cinq minutes.
Quelle sera l’étape suivante ? Le film en entier sur le téléphone ? Les exploitants de salle seront bien avancés. S’ils veulent durer, ils doivent trouver d’autres solutions pour attirer et retenir les foules, comme au temps d’Hitchcock.
J’aime bien voir les génériques de fin sur grand écran. C’est un rituel. Et on y apprend beaucoup de choses. On rend en outre hommage aux artisans du film, qui est une œuvre collective. Une fois sortis de la salle et le cordon ombilical coupé, combien de spectateurs prendront réellement le temps de voir le générique ? Bien peu à mon avis.
Sylvio Le Blanc
https://voxophile.neocities.org/
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