Amphithéâtre Labeaume

Transparence et respect

L'affaire Desmarais



Le maire Régis Labeaume était fier comme Artaban mercredi à l'annonce de l'adoption de la loi 204 avalisant rétroactivement le processus de sélection du gestionnaire du futur amphithéâtre multifonctionnel de la capitale nationale. Après avoir bousculé tout le monde et la Loi des cités et villes, il obtenait l'absolution de ses fautes.
Il se trouvera beaucoup de gens pour se réjouir avec le maire de Québec. Il a l'appui de la majorité de ses concitoyens, dont les attentes à l'égard de ce projet sont légitimes. Quant à ceux qui déplorent qu'au Québec trop de projets meurent d'épuisement devant les obstacles à surmonter, ils le citeront comme un exemple de détermination.
Vrai, la méthode Labeaume donne des résultats, mais à quel prix? Les dommages collatéraux sont importants. Il peut bien s'excuser auprès de la chef du Parti québécois, Pauline Marois, de lui avoir créé des «pépins». L'ancien militant péquiste qu'il est aura été le déclencheur d'une crise majeure au sein de sa famille politique. Puis, il aura créé un malaise profond au sein du gouvernement Charest pour le mépris affiché quant aux règles de la démocratie municipale.
Le gouvernement n'avait pas le choix de légaliser rétroactivement la procédure d'adjudication du contrat de gestion du futur amphithéâtre. Il investit dans ce projet 200 millions. Rien ne prouvait par ailleurs que l'offre de Quebecor n'était pas la meilleure. Mais il ne pouvait laisser passer le précédent commis et permettre à quiconque de récidiver, d'où le projet de loi 30 qui encadrera la négociation avec des entreprises privées pour la gestion d'équipements récréatifs ou culturels municipaux. La transparence retrouvera ses droits et des règles claires garantiront l'équité de traitement entre tous les soumissionnaires.
Ce projet de loi 30 est un blâme à l'endroit du maire Labeaume qui, fidèle à son personnage, n'en a cure. Si c'était à refaire, il ferait exactement la même chose, assure-t-il, tout en envoyant paître ceux qui osent soulever des questions quant aux prochaines étapes du projet, dont le contrôle des coûts. C'est comme si ce projet lui appartenait en propre.
Ce projet, rappelons-le au maire Labeaume, il n'en est que le promoteur. L'adhésion aveugle à sa personne comme à son projet ne peut que susciter méfiance et critiques. On lui reconnaîtra le mérite qui lui revient s'il réussit à le mener à terme. Mais entre-temps, il doit transparence et respect à ses concitoyens au cours des prochaines étapes, qui seront l'évaluation des coûts et le suivi de la construction. Ce projet est un projet collectif et son succès sera d'autant plus assuré encore s'il est mené dans les meilleures conditions. Cela ne pourra que faciliter les démarches de Quebecor auprès de la Ligue nationale de hockey, car rappelons-le, ce projet d'amphithéâtre n'aura de sens que si une équipe de hockey de la LNH s'y installe.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->