Tragédie du Boeing : Kiev fait disparaître les traces

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L'autre point de vue

Le ministère russe des Affaires étrangères se déclare satisfait de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU adoptée la veille. Le ministère souligne dans un communiqué que cet accident d’avion de ligne est un événement très sensible qui doit être instruit par un organisme international compétent, qu'est l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Quant aux autorités de Kiev, elles sont obligées d’assurer la sécurité des enquêteurs en faisant cesser les combats dans la zone de l’accident. Les membres de la milice populaire de Donetsk ont immédiatement annoncé une trêve dans un rayon de 40 km autour de l’accident. La même promesse aurait été faite par le président Petr Porochenko. Plus tard, le président américain Barack Obama a déclaré que la soi-disant « opération antiterroriste » ne gênait guère le travail des experts et l’aviation ukrainienne avait immédiatement porté une frappe aux missiles contre la bourgade de Chakhtersk, non loin de Donetsk. Dans ces conditions, les experts internationaux se sont rabattus sur Kharkov et Donetsk car ils ne sont pas supposés travailler sous les bombes.
En revanche, les autorités de Kiev étaient supposées proclamer une zone d’exclusion aérienne au-dessus des régions, où se déroulent les opérations militaires, affirmait Oleg Smirnov, pilote émérite de l’URSS et président de la Commission de l’aviation civile de l’Autorité de contrôle sur le transport.
« Pourquoi l’Ukraine qui est membre de l’OACI, a-t-elle grossièrement violé les règles en vigueur ? En effet, les documents de l’OACI stipulent que les États sont obligés de suspendre les vols au-dessus des territoires en guerre. Voilà comment s’est enclenchée la mécanique fatale. On peut relever une autre anomalie, à savoir l’injonction de descendre de 35.000 à 32.000 pieds, donnée par le contrôleur aérien.»
C’est le pays dans l’espace aérien duquel s’est produit l’incident, qui en assume la responsabilité et le respect de toutes les formalités, mais on a l’impression que c’est un vain mot pour Kiev d’aujourd’hui. La recette de ce trou de mémoire lui a été suggérée par ses protecteurs occidentaux : on peut tout mettre sur le compte de la Russie qui porrait devenir la seule responsable de toutes les misères de l’Ukraine martyre, et par la même occasion, du monde entier. Kiev n’est même pas pressé de former la commission d’État chargée d’enquête comme cela se fait dans tous les pays civilisés. Cela ne peut s’expliquer que par le fait que les autorités ukrainiennes espèrent faire disparaître les traces, estime Ruben Essaïan, directeur du Centre des vols d’essai.
Les enregistrements des communications entre les pilotes et le contrôleur aérien ukrainien auraient été récupérés par le service de sécurité de l’Ukraine, alors qu'il fallait créer immédiatement une commission et rendre publics ces enregistrements. L’éparpillement des débris dans un rayon de 15 à 20 km atteste que la destruction de l’avion s’est produite en vol.
Il est peu probable que l’enquête soit objective comme le préconisent à l'unanimité les pays occidentaux. Ce drame fait clairement ressortir le scénario d’une nouvelle provocation informationnelle derrière laquelle se profilent les États-Unis. Lorsque les représentants de la république de Donetsk transmettaient les boîtes noires à la délégation malaisienne, la démocratique armée ukrainienne envoyait ses blindés à Donetsk concentrant les attaques sur le secteur entre la gare et l'aéroport.
A la réunion du Conseil de Sécurité de Russie, Vladimir Poutine a exprimé son indignation face à ce comportement des autorités ukrainiennes. Le leader russe a appelé Kiev à observer au moins les normes d’honnêteté les plus élementaires et cesser les tirs. A son tour, Moscou réagira aux menaces de manière adéquate et résoudra les problèmes qui comportent les risques pour la Russie et sa société.


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