Affaire SNC-Lavalin (suite)

Témoignage de Gerald Butts

Démission de Jane Philpott

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Tribune libre

Si, dans l’entourage du premier ministre, le témoignage de son ex-conseiller devait apporter des munitions à Justin Trudeau dans l’affaire SNC-Lavalin, je suis d’avis que la déclaration de Gerald Butts n’aura réussi qu’à corroborer ce que le premier ministre répète ad nauseam depuis le début de cette saga, à savoir que tous les efforts des intervenants dans ce dossier, y compris le premier ministre, n’avaient qu’un objectif ultime, soit de sauver les emplois des 9000 travailleurs touchés par une éventuelle fermeture de SNC-Lavalin.


Autre élément souligné par M. Butts, le peu de temps alloué par Jody Wilson-Raybould pour arrêter sa décision, et son refus de demander un avis juridique sur la possibilité de négocier un accord de réparation pour SNC-Lavalin. À ce sujet, Gerald Butts devait, en toute conscience professionnelle, se conformer, sans plus d’insistance, à la décision de l’ex-procureure générale tout en acceptant qu’elle avait le dernier mot dans cette affaire.


Après avoir écouté attentivement le témoignage attendu de Gerald Butts, je ne vois aucun élément nouveau qui pourrait contredire ou infirmer quelque élément de celui de Jody Wilson-Raybould… En termes clairs, c’est le retour à la case départ, Mme Wilson-Raybould ayant effectivement été victime de pressions inappropriées de la part de la garde rapprochée de Justin Trudeau, et d’ingérence politique dans une affaire judiciaire.  


Enfin, deux questions soulèvent mon attention: dans son témoignage, Gerald Butts affirme avoir pris connaissance de la décision de Jody Wilson-Raybould seulement au moment de son témoignage. D'abord, comment est-ce possible que le bras droit du premier ministre puisse affirmer une telle révélation alors que le premier ministre était au courant dès le mois de septembre 2018? Ensuite, comment l'ex-conseiller principal du premier ministre peut-il établir un rapport de cause à effet entre le remaniement ministériel et les révélations de pressions inappropriées concernant le dossier SNC-Lavalin alors que l'ex-procureure générale a témoigné avoir subi des pressions dans les jours suivant sa réponse au premier ministre? Qui dit vrai?


Démission de Jane Philpott  


La démission-choc de la présidente du Conseil du trésor Jane Philpott, qui survient moins d’un mois après celle la ministre Jody Wilson-Raybould, vient ajouter de l’huile sur le feu dans l’épineux dossier SNC-Lavalin.


Par ailleurs, ce qui me frappe le plus dans les motifs qu’elles invoquent pour quitter leur poste de ministre, c’est qu’elles se rejoignent toutes les deux sur des questions reliées à l’intégrité du système de justice canadien, laquelle intégrité a été bafouée par le premier ministre et sa garde rapprochée à moultes occasions selon le témoignage de Mme Wilson-Raybould entériné par Mme Philpott.


Jane Philpott se dit « attristée » par son départ du Conseil du Trésor. « Mais je dois respecter mes valeurs fondamentales, mes responsabilités éthiques et mes obligations constitutionnelles », écrit-elle dans sa lettre de démission. « Il peut y avoir un coût à agir selon ses principes, mais le coût de leur abandon est plus grand ».


Les deux démissionnaires ont manifesté leur intention de demeure au sein du Parti libéral du Canada à titre de députées, une décision liée à celle de Justin Trudeau qui doit maintenant statuer sur leur sort au sein du parti… Dans l’hypothèse où le premier ministre acquiesçait à les garder comme députées libérales, il est fort à parier que Mmes Wilson-Raybould et Philpott mettront un accent particulier sur l’intégrité des dossiers qui seront traités par le gouvernement Trudeau. 


Réactions à la démission de la ministre...Démission de Jane Philpott 



 


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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