Surveillance de journalistes : mutisme à la GRC et au SCRS

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Évidemment, quand on a déjà été pris les culottes à terre

(Ottawa) Alors que la SQ et la Ville de Montréal ont confirmé avoir mis des journalistes sous surveillance, la GRC et le SCRS, les deux corps policiers fédéraux, ne veulent pas confirmer s'ils ont déjà adopté de telles pratiques, et le cas échéant à quelle fréquence. La GRC précise seulement que «les cas où des enquêtes de la GRC concernant des journalistes ont eu lieu sont extrêmement rares».
Le commissaire de la GRC Bob Paulson a dit mardi «ne pas être au courant que nous avons des enquêtes actives ou de la surveillance à l'égard de journalistes», mais la GRC n'a pas voulu confirmer si des journalistes ont été surveillés dans le cadre de ses enquêtes. Un cas de filature avait été rendu public il y a un an, celui du journaliste de La Presse Joël-Denis Bellavance qui a été pris en filature en 2007.
Tout en précisant «reconnaître» et «respecter [...] l'importance de la liberté et de l'indépendance de la presse», la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué ne pas pouvoir commenter «l'existence d'enquêtes en cours» ou «discuter des détails opérationnels» d'enquêtes passées. La GRC n'a pas précisé à La Presse si elle effectuait, comme l'a fait la Sûreté du Québec cette semaine, un examen de ses enquêtes pour déterminer si des journalistes ont été mis sous surveillance. La SQ a dévoilé aujourd'hui que six journalistes au Québec, dont Alain Gravel (Radio-Canada), Marie-Maude Denis (Radio-Canada), Isabelle Richer (Radio-Canada), Denis Lessard (La Presse) et Éric Thibault (Journal de Montréal).
Le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) n'a pas répondu aux questions de La Presse à savoir si l'organisme fédéral responsable des enquêtes de sécurité nationale : 1) surveille actuellement des journalistes, 2) en a surveillé par le passé, 3) mène actuellement des démarches pour répondre à ces questions et a l'intention de rendre public le résultat de ces démarches.
De son côté, le gouvernement Trudeau n'a pas l'intention de demander à la GRC et au SCRS de divulguer de telles informations, estimant qu'il n'était «pas approprié de commenter sur les questions opérationnelles».
«Bob Paulson, commissaire de la GRC, a confirmé qu'aucun journaliste ne fait actuellement l'objet d'une surveillance par la GRC. Le ministre Goodale examine la Directive ministérielle sur les enquêtes dans les secteurs sensibles existante afin de s'assurer que les plus grands soins sont pris lorsque des enquêtes criminelles et du journalisme se recoupent et que la valeur canadienne fondamentale de la liberté de presse est protégée. Il est toujours ouvert à recevoir des représentations sur ce qu'il y a d'autre à faire pour protéger les libertés fondamentales de la presse», indique Scott Bardsley, attaché de presse du ministre fédéral de la Sécurité publique Ralph Goodale.
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