Face aux critiques de l'opposition, elle a affirmé qu'il y avait un « respect » de la liberté de religion au Québec.
La Coalition Avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ) n'ont décidément pas été impressionnés par les mesures que compte prendre la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, pour rétablir l'article 10 de la loi 62 sur la neutralité religieuse. Cet article stipule que la prestation et la réception de services publics doivent se faire « à visage découvert ».
Jeudi en chambre, la députée du PQ, Agnès Maltais, a parlé de « patate chaude » que la ministre allait laisser à des gestionnaires non élus. « Pourquoi est-ce qu'elle n'a pas réglé les choses avant de quitter l'Assemblée nationale, comme elle nous l'avait promis ? », a-t-elle posé comme question à la ministre, qui a qualifié de « cheaps » les propos de la députée du PQ.
Rappelons que Mme Vallée a dévoilé cette semaine les lignes directrices suivantes pour qu'une demande d'accommodement religieux puisse être faite :
- La demande doit résulter de l'application de l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne, qui interdit la discrimination, notamment selon la religion.
- La demande doit être considérée comme sérieuse, sincère et raisonnable.
- L'accommodement demandé doit respecter le droit à l'égalité entre les femmes et les hommes et accorder aux gens le droit d'être traités sans discrimination.
- L'accommodement demandé doit permettre à l'État de demeurer neutre.
- Le demandeur a collaboré à la recherche d'une solution.
Ainsi, sur la question du niqab et de la burqa, que pourfendent les deux principaux partis de l'opposition, Mme Vallée s'est empressée de dire qu'« il y a un respect des libertés individuelles, [...] des droits protégés par nos chartes et [...] de la liberté de religion ».
Ce n'est toutefois pas l'avis de la députée de la CAQ Nathalie Roy qui a déploré que le gouvernement soit prêt à ouvrir la porte à ces signes religieux.
La ministre Vallée n'a visiblement pas aimé être jugée défavorablement par les deux députées et elle en a profité pour critiquer leur position sur la question du voile, même après que Mme Maltais et Mme Roy eurent cité le premier ministre qui a lui-même désapprouvé ces signes religieux.
En janvier 2014, alors chef de l'opposition libérale, Philippe Couillard avait en effet tenu des propos sévères sur le voile : « Nous considérons que le port [du niqab, du tchador et de la burqa] par [les femmes] est l'instrumentalisation de la religion pour des fins d'oppression et de soumission », avait-il dit.