Le programme actuel vise la dénationalisation de notre peuple fondateur

Sous quel angle aborder l'enseignement de l'histoire du Québec?

Sur celui du désir de survivance de notre identité culturelle en terre d'Amérique

Tribune libre


Une chose que j'ai retenue de l'excellent livre de l'historien nationaliste Éric Bédard, Recours aux sources, c'est que le programme actuel d'enseignement de l'histoire fomenté par nos habiles technocrates annihilateurs d'identité nationale s'oriente sur le concept abstrait de l'accession graduelle à la modernité (démocratie, droits de l'homme, rejet du passé méprisé comme obscurantiste, etc).

Ce faisant, notre propre histoire collective est reléguée à l'arrière-plan. On occulte totalement et intentionnellement les haut-faits de nos valeureux héros d'antan, la valorisation du peuple fondateur canadien-français, l'oppression anglaise s'étendant sur des siècles, la vie quotidienne et familiale du bon peuple de chez nous, la vie intellectuelle et culturelle, nos défenseurs politiques, tout ce qui fait que nous sommes une continuité de personnes ayant bâti cette nation pierre par pierre au fil du temps. En un mot, on cherche sciemment à gommer tous les éléments qui constituent l'identité culturelle québécoise que nous partageons tous.

En réaction à cette vision réductrice visant à rééduquer les masses jugées fautives (le président Mao, exterminateur patenté, excellait dans ce genre d'exercice), l'historien Éric Bédard propose une approche de l'enseignement de l'histoire dont le principe moteur serait basé sur l'élan vital qui animait nos ancêtres et nous-mêmes encore aujourd'hui, c'est-à-dire le désir que notre identité culturelle distincte survive et continue de s'épanouir en cette vaste terre d'Amérique, une identité si belle dans sa différence d'avec toutes les autres du continent et d'ailleurs. Suivent quelques réflexions personnelles sur cette idée stimulante.

Depuis les tout débuts, notre peuple tricoté serré a su résister par son courage et sa ténacité à toutes les tentatives de destruction et d'assimilation qui lui ont été faites. Mille aspects de notre histoire collective démontrent la chose de manière éclatante. C'est cette attitude fondamentale qui pourrait fournir l'angle d'approche de l'épopée glorieuse de tout un peuple dont la victoire actuelle est d'être encore ici.

Le programme illustrerait concrètement quelles sont les épreuves auxquelles nous avons dû faire face, que ce soit sur le plan des attaques guerrières des Indiens, des Anglais, des Américains. Comment nous avons exploré héroïquement le territoire et cherché à nous établir sur tout le continent, conscients de notre mission civilisatrice. Comment nous avons su résisté aux événements dramatiques visant notre soumission et notre disparition (la Conquête, les visées abjectes de Lord Durham, le soulèvement des Patriotes de 1837, la Confédération, la conscription, l'échec de l'accord du Lac Meech, et tant d'autres événements qui ont façonné notre histoire). Comment nous avons su résister aux rigueurs du climat, aux maladies et aux fléaux de la nature. Comment par exemple l'hémorragie encouragée vers la Nouvelle-Angleterre au début du siècle passé visait à nous anéantir en dispersant un million des nôtres, en écho à la triste déportation acadienne. Comment nous avons résisté à l'anglicisation malgré les tentatives répétées de nous soumettre à la langue des maîtres. Comment la conscience de former une nation soudée s'est développée graduellement au niveau de la population et de ses élus. Comment ce processus a mené par exemple à la période d'effervescence nationale qui a atteint son apogée durant les années soixante-dix. Comment nous avons su développer malgré tout une riche et vaste culture qui reflète si bien toutes nos particularités et qui fait notre fierté.

L'approche proposée consisterait en un tour d'horizon de nos 400 ans d'histoire qui mettrait en relief la force de caractère qui nous est commune et qui nous a permis de sauvegarder cette identité collective forte qui a réussi à traverser les siècles malgré les embûches de toutes sortes.

C'est par une telle vision que les jeunes développeront l'amour de la patrie, qui reste la plus grande des vertus sur le plan de la survivance des divers peuples de la Terre. Faut-il rappeler que c'est par l'homogénéité locale que pourra se maintenir la diversité mondiale des nations.

Que l'enseignement de l'histoire soit d'abord et avant tout un hommage à la détermination et au courage d'une nation résolue à demeurer ce qu'elle est en ce qu'elle a de plus profond, à travers la continuité des générations qui nous ont légué leur sagesse durement acquise et leur ferme désir de durer en triomphant de tous les obstacles de parcours. Nos illustres prédécesseurs nous indiquent la voie à suivre vers des lendemains meilleurs, la voie qui mènera un jour à ce pays du Québec réalisé à notre ressemblance et qui saura répondre à nos aspirations les plus profondes.
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

Référence: Éric Bédard, Recours aux sources. Essais sur notre rapport au passé, Montréal, Boréal, 2011, 276p.

Réflexions personnelles sur l'ouvrage cité de cet auteur: http://www.vigile.net/Un-Quebec-souverain-pluraliste-et

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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2012

    L'historien M. Éric Bédard m'envoie ce mot d'appréciation:
    Cher Monsieur,
    Je voulais vous remercier pour vos bons mots à propos de Recours aux sources.
    Jeudi prochain, le 7 juin, la Ligue d'Action nationale me remettra le prix Richard-Arès pour cet ouvrage (SSJM de Montréal, 17 heures). Peut-être aurais-je le plaisir de vous y serrer la main ?
    Cordialement,
    Éric Bédard
    Toutes nos félicitations M. Bédard!
    Réjean Labrie