Série C: une vente inévitable et positive, selon Couillard

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Une évidence qui ne lui a sauté aux yeux que ces derniers jours

La vente au rabais de la Série C au géant Airbus était inévitable et «positive» selon Philippe Couillard puisqu’elle permettra de trouver des acheteurs et de sauver des emplois.



«Vendre des avions, ça fait faire de l'argent; ne pas vendre d'avions, ça ne fait pas faire d'argent. Puis on n'en vendait pas depuis un certain temps», a lancé le premier ministre Couillard lors de la période de questions.



L’annonce de la prise de contrôle de la Série C à l’entreprise européenne, qui n’a pas à verser un cent, a fait des vagues à l’Assemblée nationale. Les partis d’oppositions ont tiré à boulets rouges sur cette entente qui permettra à Airbus de mettre la main sur ce programme aéronautique développé grâce à de généreuses subventions publiques.



«Pour Airbus, pas de coût, pas de risque. On a donné la maison pour sauver les meubles», a déploré le chef péquiste Jean-François Lisée. «Aujourd'hui [...] la série C n'est plus qu'une filiale d'une compagnie étrangère et que dans sept ans 100 % de la propriété pourra passer à l'étranger», a-t-il dénoncé. Il qualifie la situation de «jour noir pour le nationalisme économique québécois».



Le chef de la CAQ François Legault s’inquiète pour sa part de la valeur du placement de 1,3 milliard du gouvernement du Québec, qui ne correspond plus qu’à 19 % du projet de la Série C. «Je répète ma question au grand donneur de leçons. Est-ce qu'il peut être un peu plus humble puis reconnaître qu'il a fait erreur? Combien on a perdu de notre 1,3 milliard?», a-t-il dénoncé.



Pour Philippe Couillard, il s’agit pourtant d’une «nouvelle positive pour le Québec et avant tout pour les travailleurs du secteur aéronautique». «On aurait rêvé que Bombardier devienne aussi gros que Boeing et Airbus, mais en pratique, c’était impossible que ça se produise», a-t-il ajouté.



M. Couillard a défendu son placement de 1,3 milliard $ dans la Série C plutôt que directement dans Bombardier. «On n’aurait eu aucun contrôle, aucun levier sur l’avenir de la série C», a-t-il lancé, indiquant que c’est grâce à lui que les emplois de Mirabel sont garantis jusqu’en 2041.



C’est encore sur ce nœud que frappe l’opposition. Jean-François Lisée estime que Bombardier a été obligé d’accepter ce marché en raison d’un état «d’extrême faiblesse» causé par le mauvais investissement du gouvernement. François Legault rappelle pour sa part que le Québec en aurait eu pour son argent étant donné la hausse de la valeur des actions de Bombardier à la suite de l’annonce de la transaction.



De son côté, Québec solidaire croit qu’il s’agit malheureusement d’une «victoire» pour Donald Trump, dont le protectionnisme virulent attire des emplois dans une usine d’Alabama