Indépendance

Separatist ? Ô my Lord !

Les subterfuges linguistiques ne changent rien à notre impuissance

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Tribune libre

Les années passent et ne reviennent plus emportant leur lot de réussites et d’échecs. Après deux générations de québécois, une génération comptant 25-30 ans, à s’échiner sur les antonymes, homonymes et synonymes de la société distincte, de la souveraineté ou de l’indépendance, en vain ou presque, un coup d’œil du coté de la langue anglaise permet peut-être de comprendre les limites de nos facéties politiques.


D’abord, le concept de société distincte, «distinct» en anglais signifiant: «separate; clear; with part well marked…». Pas d’équivoque conceptuel non plus pour souveraineté, «Sovereign» étant: «a country which has full power to rule itself...» Que dire de la notion d’indépendance, «Independent» est defini par: «not controlled by or depending on another; self-governing; free to live one’s own life and think one’s own thoughts...» - In The New Method English Dictionary. On s’est cru bien malin au Québec en pensant brouiller les cartes avec la notion d’association ou de partenariat pour adoucir les diverses déclinaisons du terme de séparation, mais les anglophones ne semblent pas s’y être trompés. Un échec.


Et devant un échec, habituellement, on rectifie le tir. Cette voie empruntée à la fin des années 60 par René Lévesque et ses successeurs a poussé la politique québécoise dans un profond cul-de-sac. Au lieu de s’esquinter à quémander un quelconque statut politique pour le Québec, ne faudrait-il pas revenir à la voie empruntée par l’équipe du tonnerre de Jean Lesage, celle de l’affirmation nationale décomplexée du «Maître chez nous», laquelle a propulsé le Québec dans la modernité en santé, en éducation et dans une foule de domaines à caractère économique…?


Reprendre en somme la «Révolution tranquille» pour la dépoussiérer, la compléter, en administrant et gérant au mieux ce qui est de notre ressort, à partir d’un nouveau slogan à proposer à nos compatriotes: «Mêlons-nous de nos affaires» ! Ce serait me semble-t-il une économie de temps et d’énergie. À moins que ce soit une nouvelle utopie (?)


Yvonnick Roy, Québec


 


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2 commentaires

  • Éric F. Bouchard Répondre

    18 novembre 2020

    Lévesque n’a pas joué d’équivoque qu’au sujet du statut politique du Québec, il l’a aussi fait à propos de notre identité. 50 ans plus tard, il est évident qu’une bonne partie des Québécois, et parmi les plus jeunes, s’accommodent fort bien du Québec bilingue et multiculturel défini par nos lois statutaires. Quelque chose s’est brisé dans notre filiation nationale. Si donc l’objectif premier des nationalistes demeure l’avenir d’une nation française en Amérique, la question prioritaire n’est plus le statut politique du Québec, mais bien la clarification de l’identité nationale que nous entendons défendre.


  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    11 novembre 2020

    Vous avez bien compris ce qui nous a mené au cul-de-sac actuel.

     

    On peut résumer simplement : le mouvement souverainiste s'est enfermé dans le cadre stratégique du souverainisme (une suggestion des mandarins fédéraux à Claude Morin.).

    Alors même que le fédéral n'avait aucune intention de reconnaître un Oui gagnant. Bref, un piège à con dont nous ne sommes pas encore sortis.

     

    La Révolution tranquille se résume simplement au fait que la direction politique avait cessé de penser le Québec comme une province pour le penser comme un État.

     

    Les souverainistes ont abandonné la référence à l'État pour la quête d'un  pays fantasmé.

     

    Il est urgent de faire un retour au réel : l'édification de l'État du Québec : La doctrine de Vigile, précisée dans plusieur capsules vidéo sur Youtube, la chaîne Vigile Québec