Bien des Québécois se fichent du fédéral. Ils oublient qu’une partie de leurs impôts va à Ottawa.
L’affaire Bill Morneau, le ministre des Finances du Canada qui se trouve dans l’eau très chaude depuis trois mois, devrait intéresser tout le monde.
Monsieur Morneau est l’héritier de la multinationale canadienne Morneau Shepell spécialisée en programmes d’aide aux employés et en gestion de régimes de retraite. Notons au passage qu’elle possède des filiales dans des paradis fiscaux.
Quand Bill Morneau a quitté la présidence de Morneau Shepell pour se faire élire sous la bannière libérale, il a omis de placer ses millions dans une fiducie sans droit de regard et oublié de déclarer sa villa en France, ce qui lui a valu une grosse amende de 200 $
La faille Trudeau
Voilà qu’on découvre qu’il s’est départi de 680 000 actions de l’entreprise familiale une semaine avant l’adoption de la nouvelle loi sur l’impôt, ce qui a fait chuter leur valeur, économisant ainsi 500 000 $
Mais qui les a vendues ?
Est-ce un gestionnaire de portefeuille qui ignorait tout de la nouvelle loi ou le ministre lui-même qui se serait alors rendu coupable du crime de délit d’initié. Mais il refuse de répondre clairement à la question, préférant menacer l’opposition de poursuites pour diffamation.
Global révélait hier que son père aussi a vendu 200 000 actions « juste à temps ».
L’opposition veut sa tête, préférablement sur un plateau d’argent. Un député conservateur en colère a dû être expulsé de la Chambre hier.
Mais voici LE problème : personne au Conseil des ministres n’a l’expérience ou la formation pour le remplacer, sauf peut-être le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, mais son nom est associé au fiasco du projet Phénix. Pas fort.
L’affaire Morneau dévoile la faiblesse du Conseil des ministres de Justin Trudeau.