S’activer autrement
par Jacques Fournier
organisateur communautaire retraité
Lettre parue dans Le Devoir du 15 janvier 2010
Claude Castonguay propose que les aînés travaillent plus longtemps, pour le bien-être de l’économie. Je ne partage pas son analyse. Pour éviter la catastrophe, il faut plutôt aller vers la décroissance organisée, la fin de l’hyper-consommation et la simplicité volontaire. Il faut aussi encourager les retraités à être davantage utiles socialement, par une implication bénévole, militante ou citoyenne plus grande. Ce qui est plus agréable que d’être pressurés par un patron toujours désireux d’augmenter la productivité par tous les moyens.
Montréal, le 13 janvier 2010.
S'activer autrement
Tribune libre
Jacques Fournier98 articles
Organisateur communautaire dans le réseau de la santé et des services sociaux
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3 commentaires
Gilles Lapointe Répondre
15 janvier 2010Notre gouvernement dirigé par Jean Charest prétend que les ainés devraient
travailler plus longtemps que 65 ans avant de retirer leur rente. Pourtant cette rente
est bien mérité après avoir travaillé d'arrache-pied pendant 40 ou 50 ans. Le
régime des rentes n'a qu'a écouter les actuariels et augmenter les cotisations
tel qu'ils l'ont suggéré .La Régie doit continuer à faire payer les primes moitié-
moitié entre le patron et l'employé même si le Conseil du Patronat pense et dit
qu'il paye trop cher.
Il a déjà eu gain de cause,avec la loi no.1 qui permet aux employeurs de reporter sur
10 ans le remboursement des fonds dus dans le fond de pension privé de leurs
employés. ______ASSEZ c'est ASSEZ""""""
M.Claude Castonguay peu bien se chercher une autre cause,celle-ci ne le concerne
pas du tout...
Jean-François-le-Québécois Répondre
15 janvier 2010@ J. Fournier:
Je pense que vous avez raison. Ou du moins, sur certaines choses.
Mais peut-être que nous en sommes rendus au point où notre société n'a plus les moyens d'avoir de nombreux retraités, encore tout à fait aptes au travail, qui jouissent de leur retraite comme d'un long congé.
Peut-être qu'en effet, si ces gens ne travaillent plus dans le cadre d'emplois rémunérés, qu'ils pourraient investir de leur temps, dans le bénévolat, l'action communautaire. Rien qu'à faire de l'aide aux devoirs, auprès des enfants d'âge scolaire, ils pourraient faire toute une différence!
Mentionnons, que plus de fonctions seront remplies par des retraités actifs d'une façon ou d'une autre, moins on nous servira l'argument en faveur de l'immigration massive, voulant qu'il n'y a pas assez de monde pour faire telle ou telle autre job. Pas que j'aie à priori quelque chose contre les immigrants, mais nous ne sommes pas sans savoir qu'au Québec, la majorité d'entre eux, choisissent l'anglais comme langue d'usage.
Marcel Haché Répondre
15 janvier 2010M. Fournier
Au plus fort de notre folie collective concernant la grippe A H1N1, j’étais en Floride. Suffisamment longtemps et suffisamment intégré à la manière de vivre des gens ordinaires—y a pas juste « la Floride », y a des floridiens-- pour remarquer dans le coin où nous résidions, mon épouse et moi, que les gens ne s’en faisaient pas beaucoup avec La Grippe de R.D.I et de Vigile.net !
Évidemment, la Floride, c’est le très méchant U.S.A. Mais, contrairement à notre beau-Québec-des-québécois-et-des- québécoises, il était facile d’obtenir un vaccin. Suffisait de payer un peu, si vous étiez inquiet, et, sans attendre, vous le receviez. Et, donc, pas de procès soviétique au fait que vous auriez gagné 2 places dans la filée. Pas de merde soviétique par là !
Il en va de même pour le marché du travail.
Certains, qui se croient de l’élite, comme Castonguay, croient savoir ce qui serait bon pour le Québec, et voudraient faire travailler les gens jusqu’à un âge avancé. Et d’autres, à l’autre bout du spectre, aussi détestables, qui professent que travailler, c’est l’exploitation assuré.
J’ai vu en Floride (mais aussi ailleurs) des gens plus âgés que moi qui travaillaient. Et ils travaillaient pour eux-mêmes, tout simplement. En adultes. Sont encore des adultes! Manifestement, ce n’était pas « la Floride » (et ici le Québec) qui était au centre de leurs considérations. Non plus que l’exploitation*.
Le marché du travail est… un marché.
C’est un marché capable de s’auto-régulariser et qui n’a nul besoin ni de Castonguay, ni de Hamad (encore lui !), ni de vous, ni de moi, et encore bien moins de Françoise David !
Si seulement on acceptait qu’il y a un marché pour le travail, on s’en ferait bien moins avec les théoriciens patentés, à gauche et à droite, parfois main dans la main, et qui prédisent des catastrophes dans 10 ans. Depuis 10 ans déjà !
Je persiste : le Québec des québécois et des québécoises est bloqué. Politiquement. Mais pas socialement. Pas économiquement. C’est la seule catastrophe à laquelle nous sommes confrontés. Et ce n’est pas une catastrophe insurmontable.
* Walmart offrait même des possibilités de bénévolat… J’entends soeur Françoise : sacrament !