Rois et maîtres

Allons-nous disparaître de la même manière que nous avons accepté de nous faire voler notre pays? Sans faire de bruit? Et dire qu’à une époque pas si lointaine, la suspension d’un joueur de hockey avait entraîné des émeutes… Oui, le Québec a de quoi rougir.

Tribune libre 2008

Tout le monde semble s’accorder pour dire que le grand perdant de cette
élection précipitée est l’ADQ. Les autres partis, qui ont profité de sa
descente aux enfers pour lui rafler quelques circonscriptions ont, quant à
eux, effectué une «remontée».
Mais avec un gouvernement majoritaire libéral et un parti souverainiste
qui ne l’est plus, la grande perdante de ce 8 décembre ne peut être que la
population du Québec qui se trouve à être gouvernée par ces mêmes Canadiens
dont elle voulait, dès l’élection de 2003, se libérer. La présence de
Charest au Québec, aussi incongrue que pourrait l’être celle d’un Jacques
Parizeau à la tête de l’Ontario, n’annonce rien de bon pour l’avenir d’une
nation où les «privatiseurs» seront rois et maîtres et les amis du partis
répartis dans des postes-clé pour tenir le Québec en échec.
Le Parti québécois, de son côté, n’a pas à pavoiser avec sa couronne
d’Opposition officielle et éternelle qu’il doit à Mario Dumont et non à son
orientation. Avec l’élection du seul, ou à peu près seul indépendantiste de
Québec solidaire, Amir Khadir, le PQ paraîtra encore plus fédéraliste.
Mario Dumont, au moins, aura eu la décence de reconnaître son échec,
contrairement aux péquistes qui s’estiment satisfaits d’une défaite ou qui
quittent la vie politique avec le sentiment du «devoir accompli» en n’ayant
jamais atteint leur but.
Les Québécois auront une lourde croix à porter. Après cinq années de plus
d’une gouvernance canadienne, ils pourront la planter: 1534 – 2013
À moins que l’instinct de survie, dans cet État qui enregistre le plus
haut taux de suicide en Amérique, ne prenne le dessus. Mais il ne faut pas
compter sur les politiciens pour le réveiller. Le piège se referme.
Allons-nous disparaître de la même manière que nous avons accepté de nous
faire voler notre pays? Sans faire de bruit? Et dire qu’à une époque pas
si lointaine, la suspension d’un joueur de hockey avait entraîné des
émeutes… Oui, le Québec a de quoi rougir.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


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