Afghanistan

Résister à la propagande et à la peur

Tribune libre

« M. Harper a mené une charge à fond de train contre le Bloc. (…) «Nous connaissons les motifs qui animent le Bloc québécois, a lâché le premier ministre, d'un ton cassant. Ils ne se préoccupent pas de l'Afghanistan ou d'autre chose, ils ne souhaitent que séparer le pays.»(…) Même si le Bloc exige plus de ressources pour l'aide humanitaire, le premier ministre accuse maintenant son adversaire de ne pas penser au bien-être de la population. En fait, la demande du Bloc, qui exige que les ressources soient mieux équilibrées entre l'aspect humanitaire et l'aspect militaire, est «irréaliste», soutient M. Harper. (…) «Soit vous être derrière nous, ou vous ne l'êtes pas», a-t-il ajouté.» (source : cyberpresse)

Évidemment , Monsieur Harper n’a pas souligné le fait que les Communes n’ont eu que quelques jours pour se préparer à prendre un « vote de confiance » qui tenait essentiellement à la forme de chantage suivant : Vous votez pour la prolongation de la mission de guerre en Afghanistan ou nous retournons en élections.

J’en ai assez de la politique de fond de ruelle pratiquée par nos polis ti-chiens au nez brun qui gèrent le pays en utilisant le chantage et les gros bras! Quand nos gouvernants ne pigent pas à pochetée dans les impôts du bon peuple, ils lui font le coup du chantage émotif : «Soit vous être derrière nous, ou vous ne l'êtes pas». Ce faisant Harpeur reprend mot pour mot la célèbre phrase de son maître à penser, G.W. Bush, devant l’assemblée générale de l’ONU avant d’envahir l’Irak sous de faux prétextes.

Mieux encore, Harpeur reprend ce discours dans le but de terroriser le bon peuple par la crainte appréhendée (on a connu ça, en octobre 1970) d’un déferlement de terroristes qui pourraient se cacher jusque dans la cour arrière du citoyen qui n’a rien à se reprocher. La peur est un puissant anesthésique dont un des effets secondaires est d’affecter profondément le jugement de ce même bon peuple ! N’est-il pas significatif qu’en à peine cinq mois, 15,5 million$ aient été dépensés en publicités de recrutement pour les forces armées canadiennes?
Il y a trois mois, j’écrivais à peu près ceci: QUATRE AUTRES SOLDATS SONT MORTS AUJOURD’HUI. Ils sont morts dans un pays où nous exportons « nos » valeurs occidentales. Les nôtres, celles canadiennes. C’est ainsi que nous allons presque à l’autre bout de la planète pour dire aux gens « comment » agir!
Oui, oui, je sais. Les soldats sont là-bas pour protéger les femmes et les enfants…
Mais, ce faisant, nous agissons comme si les hommes de ce pays lointain étaient incapables de suivre une trajectoire qui les mènerait vers une certaine modernité. Pas la nôtre, mais celle reliée à leur culture et à leur histoire.
Harpeur ne devrait pas trop se préoccuper des impacts de ces morts, car il s’agit là de dommages collatéraux déjà calculés. C’est aussi le fruit d’une décision prise par un bon gouvernement qui n’a pas expliqué au peuple l’importance économique qui se profile derrière la fulgurante augmentation d’achats de nouvelles armes afin de rejoindre les standards d’efficacité (?) en cette matière.

Bien sûr, toutes ces morts sont justifiées! Ainsi, le bon gouvernement a déjà expliqué que les soldats canadiens avaient été tués alors même qu’ils distribuaient des bonbons aux enfants… Je vous laisse évaluer le niveau de démagogie sous-tendant cette déclaration.
Rappelons qu’à ce jour, le 22 décembre 2006, 36 soldats et un diplomate canadien ont trouvé la mort en sol afghan.

Au nom de quoi au juste?…

Si vous avez répondu au nom du Dieu « argent », vous êtes pas loin de la vérité!

Serge Longval,
Longueuil



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