M. Gagné, j'aimerais partager quelques réactions avec vous concernant votre éditorial sur l'énergie éolienne.
1. Le PQ parle de maîtrise d'oeuvre de l'énergie éolienne. Il y a une différence avec l'étatisation. La maîtrise d'oeuvre veut dire: la planification des équipements, le choix des sites, l'optimisation à long terme (comme à court terme) du réseau, l'établissement des conditions de réalisation et d'implantation, la responsabilité de la fourniture de l'énergie, les spécifications des équipements à utiliser. C'est là que les entreprises naissent ou s'établissent au Québec ( ASEA ET BB devenus ABB en sont un exemple). Cela n'empêche pas la délégation de l'ingénierie (à tous les niveaux) comme HQ a presque toujours fait, ni la délégation de la construction en tout ou en partie, ni l'impartition de certains services, ni l'achat d'énergie dans certains cas.
2. Le passé:
Lors du premier appel d'offres en éolien, c'est le gouvernement Landry et le Ministère des Ressources Naturelles qui ont fait la planification du projet parce qu'HQ ne voulait pas s'engager ni à acheter ni à produire de l'énergie éolienne prétextant un coût trop élevé. Une fois la démonstration théorique faite par le MRN, le site de la Gaspésie a été choisi à la suggestion d'HQ pour des raisons de capacité de Transport d'énergie. C'est du moins ce qu'HQ disait à l'époque. Le gouvernement a accepté ce choix en y ajoutant le potentiel de développement économique régional. Les notes de ces rencontres et de ces échanges existent au secrétariat d'HQ. Tous ces échanges sont documentés au secrétariat de HQ, car HQ enregistrait tous les échanges entre le MRN, le cabinet et sa direction.
3. Une fois la démonstration faite à la suite des soumissions compétitives obtenues, le gouvernement souhaitait qu'HQ planifie et agisse comme maître d'oeuvre pour la suite. Les élections de 2003 ont changé la donne.
4. Il y a des réalisations issues de la recherche de l'IREQ au-delà des lignes à très haute tension (735, 1200..) En effet, certains pylônes plus économes en terme d'espace, ou à angle (Marmen est peut-être un résultat de cela). Il y a des dessins de turbines plus efficaces (1% de plus représente beaucoup de kWh). Des innovations en matière de transformateurs. Je suis certaine que l'IREQ pourrait vous mettre à jour sur les résultats de ses efforts de recherches.
5. Sur les terres publiques, quel est l'intérêt de céder les projets au privé avec des contrats fermes d'achat de la part d'HQ? Si le privé échoue, et cela arrivera à l'occasion, il pourra faire faillite et la responsabilité de fournir l'électricité reviendra à HQD ultimement. Une société d'État qui fournit un service essentiel ne pourra pas s'en laver les mains. La demande devra être rencontrée de toute façon. (Observez ce qui se passe en Ontario)
6. Il y a une différence entre être un acheteur sur le marché et être le donneur d'ouvrage sur ce même marché. Les ingénieurs conseils du Québec en auraient sans doute long à dire là-dessus.
J'espère que ces éléments s'ajouteront à votre réflexion. Nous souhaitons tous qu'HQ évolue correctement en matière d'énergie renouvelable. Les "mythes" sont sans doute des deux côtés sur la question de l'énergie éolienne... Tentons d'appuyer cette évolution avec rigueur.
Salutations cordiales,
Rita Dionne-Marsolais
_ Députée de Rosemont, Porte-parole de l'opposition officielle en énergie.
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