Mme Jehane Benoit nous inspire!

RAGOÛT DE PORC à la canadienne!

Une recette pour tous!

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Tribune libre


Satire



...







Je prépare toujours ce ragoût en deux temps et dans deux chaudrons, un rouge et blanc et l’autre bleu et blanc.



La première journée pour la préparation du ragoût de pattes je fais venir les meilleurs morceaux par le Chemin Roxham, question de m’assurer de la fraîcheur des produits. Je réfrigère et j’accommode au Centre-ville de Montréal tous ces ingrédients afin de pouvoir dégraisser entièrement le lendemain, et faire la préparation du ragoût de boulettes avec de bons ingrédients venus du quatre coins du monde.


Je mentirais si je disais que cette recette est rapide à faire. Elle demande du temps, de l’argent et demande beaucoup de ressources qui dépassent souvent la capacité de ma cuisine. Quand je fais ce ragoût, j’en fais pour la peine, et double habituellement les quantités pour me rendre jusqu’en l’an 2100. Je peux ainsi en mettre une bonne partie à congeler pour usage futur et au fil des ans, saupoudrer le tout sur les ingrédients indigènes un peu récalcitrants à se mêler, à ce ragoût consistant.



L’usage de la farine grillée dans ce ragoût est essentiel. Cela donne énormément de goût car les pois chiches importés ne se mêlent pas facilement aux arômes du ragoût d’ici. Les arômes qui se dégagent durant la cuisson nous chatouillent les narines. L’odeur de la farine grillée, mais aussi de la cannelle, du clou de girofle qui me font inévitablement penser à Allah, Bouda, Brama et Shiva. J’adore ce délicieux ragoût.




Ingrédients :


le nombre de portions n'est pas précisé mais je dirais environ 3-4 cuillères par personne, assez pour le temps d’une récitation de 3 prières


Pour les pattes de porc :


4-6 pattes de porc indigène québécois


- 2 gousses d’ail iranien en morceaux ou plus fin


- 1 c. à thé (5 ml) de gros sel rwandais


- ¼ c. à thé (1 ml) de poivre sri-lankais


- ¼ c. à thé (1 ml) de cannelle pakistanais


- ¼ c. à thé (1 ml) de clou de girofle indien


- ¼ c. à thé (1 ml) de muscade syrienne


- 4-6 tasses (1 -1.5 L) de bouillon de bœuf canadien ou plus pour couvrir les pattes


- 1-2 oignons indigènes hachés


- 3-4 c. à table (45-60 ml) d’huile de pépins de raisins turque



Pour les boulettes :


- 1 oignon indigène haché


- .5 lb (250 g) de bœuf américain haché maigre


- 1.5 lb (700 g) de porc indigène québécois haché maigre


- 2 c. à soupe (30 ml) de persil indigène


- ¼ c. à thé (1 ml) de gingembre algérien


- ½ c. à thé (2 ml) de clou de girofle du Bangladesh


- ½ c. à thé (2 ml) de cannelle afghane


- ½ c. à thé (2 ml) de moutarde indigène sèche


- ail kurde haché au goût


- 1 branche de céleri côte-ivoirienne haché fin


- 1 petit oignon camerounais haché fin


-2 tasses de pois chiches haïtien, maghrébin, indien et pakistanais (ils sont les plus difficiles à mélanger aux ingrédients indigènes; ils gardent leurs saveurs longtemps malgré les saveurs dégagés par le ragoût)


- 2 tranches de pain en dés


- ½ tasse (125 ml) de lait


- sel et poivre


- farine grillée


- bouillon dégraissé du ragoût de pattes



Préparation :



Pattes de porc : Faire des incisions avec une foreuse pétrolière albertaine dans les pattes et insérer des morceaux d’ail. Mélanger le gros sel avec les épices et rouler les pattes dans ce mélange comme on roule certains politiciens dans la farine. Sachez savoir sa capacité d’accueil avant de procéder avec les autres étapes. Dans une grosse marmite canadienne (rouge et blanche) à fond épais, faire chauffer, pour commencer, 1 c. à table d’huile et faire saisir les pattes à feu vif. Ajouter de l’huile au besoin( selon le Guide alimentaire d’Immigration Canada, ne gênez-vous pas c’est pas d’la peau de castor). Faire dorer de tous les côtés d’un beau rouge canadien foncé. Couper les oignons en forme de feuilles d’érable.


Faire rôtir les oignons dans un peu d’huile et ajouter aux pattes. Verser du bouillon pour couvrir les pattes. Voiler le tout avec un niqab. Porter à ébullition et réduire le feu. Mijoter doucement à couvert pendant environ 2 heures ou jusqu’à tendreté. Retirer le voile, sournoisement, sans que cela paraisse. Enlever les pattes, refroidir et désosser. Faire refroidir le bouillon, et réfrigérer. Lorsque refroidi complètement, retirer entièrement la couche de gras qui s’est formée sur la surface (Ceci enlèvera la résistance de certains ingrédients importés qui refuse de s’intégrer au ragoût). Remettre le voile.


Mélanger 4 c. à soupe (30 g) de farine grillée à ½ tasse (125 ml) d’eau et verser dans le ragoût réchauffé. Faire cuire doucement jusqu’à consistance épaisse (Il est possible que vous ayez besoin de rajouter de la farine grillée pour obtenir un rouge vif canadien). Servir.



Boulettes : Dans une petite marmite québécoise (bleue et blanche) , mélanger le pain avec le lait et laisser ramollir. Défaire comme en purée. Mettre en purée est facile avec les ingrédients indigènes, ils offrent peu de résistance. Mélanger la viande et tous les assaisonnements (herbes et épices) ainsi que l’oignon et la branche de céleri haché finement. Façonner les boulettes et les enfariner avec de la farine grillée. Vous pouvez sentir une certaine résistance d’intégration de la part des épices face aux boulettes. Poussez un peu, il vont finir par se lier.


Rajouter les pois chiches résistants à l’intégration (les pois chiches seront distinct du bouillon - il est impossible de les assimiler au goût du ragoût - il n’a rien à faire). Faire chauffer jusqu’à ébullition du bouillon qui a servi pour les pattes de porc et déposer délicatement les boulettes enfarinés dans ce bouillon.


(ATTENTION: si des formes blanches en forme de fleurs de lys apparaissent, il faut vite rajouter du ragoût de pattes de porc pour éliminer toutes traces de ces intrus manifestement inculte à la liaison futur du bouillon canadien)


Cuire 40-45 minutes ou jusqu’à ce que les boulettes soient cuites. Dégraisser. Ajouter les morceaux de pattes de porc à la sauce et mélanger. Certains ingrédients vont avoir tendance à s’isoler du ragoût ( il paraît que c’est normal), Faire cuire doucement et saupoudrer de farine grillée tout en brassant constamment jusqu’à épaississement.La farine a pour but de cacher le peu de cohésion sociale présente dans le ragoût.



Servir, malgré un goût amer dans la gorge.



Il paraît que le ragoût de grand-maman Patry était meilleur!






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