Radio-Canada pourrait bien changer de nom

Un grand exercice visant à «recréer» le diffuseur est en branle

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Quelque soit son nom, une officine de propagande fédéraliste demeure une officine de propagande fédéraliste

Radio-Canada se transforme radicalement et envisage même sérieusement de changer de nom.
Une firme publicitaire a été mandatée pour « rajeunir et dynamiser » l’image de l’institution, y compris en formulant de nouvelles propositions d’appellations contrôlées pour les plateformes radio-canadiennes.
Pour l’instant, selon les informations obtenues par Le Devoir, la société d’État francophone jongle avec l’acronyme « ICI », avec le « C » pour conserver la référence canadienne. La CBC, l’institution anglophone soeur, n’est pas concernée par la grande mutation qui s’inscrit dans un examen des contenus et de leur branding.
La direction confirme avoir entrepris un grand exercice baptisé « Recréer Radio-Canada » tout en signalant qu’il est « beaucoup trop tôt » pour parler d’un changement de nom, sans toutefois nier cette possibilité.
« Nous sommes présentement dans un exercice de repositionnement visant à ce que Radio-Canada demeure l’instrument de démocratie et de culture qu’elle doit être dans la réalité comme dans la perception du public,explique Marc Pichette, directeur des relations publiques, promotion et partenariats de Radio-Canada. C’est prématuré de dire que cet auto-examen va mener à un changement de nom.L’exercice est en cours. Nous explorons beaucoup d’avenues et il n’y a rien d’arrêté pour l’instant. […] Toute entreprise médiatique est confrontée périodiquement à ce genre d’enjeux et au défi de comprendre qui elle est et à quoi elle sert. »
Les effets concrets de la « recréation » de Radio-Canada se feront sentir à la rentrée d’automne. Peu importe le nom ou le slogan choisis pour marquer la volonté de mutation, les grilles des différents médias seront « plus pertinentes et plus porteuses », assure le porte-parole, pour ainsi « faire en sorte que les qualités et les valeurs qui nous distinguent soient encore davantage mises en valeur ». M. Pichette parle de « se rapprocher des citoyens pour lesquels on existe ».
L’exercice de repositionnement viendra clore le plan stratégique quinquennal (2010-2015) Partout, pour tous, sur le rôle fondamental de la société d’État. M. Pichette précise qu’un « processus de repositionnement de la marque » est en cours à l’intérieur même de la maison. Un sondage a notamment été réalisé auprès des employés à l’automne et un autre est en cours ces jours-ci.
« On s’est rendu compte [du fait] que les auditoires ont beaucoup changé,dit le directeur. Ils ont des attentes différentes par rapport à ce qu’on a connu dans le passé. L’exercice de positionnement est donc aussi un exercice de transformation en ce sens qu’on veut changer certaines de nos façons de faire, les simplifier et les ajuster à ce qu’on appelle la réalité de nos auditoires. On veut vraiment définir où on est dans la tête et le coeur des téléspectateurs et des gens qui consomment les nombreuses plateformes de Radio-Canada. »
La « marque » radio-canadienne demeure surpuissante et très respectée au pays. En même temps, « radio » dans Radio-Canada, ça ne fait peut-être pas très actuel, branché et de son temps dématérialisé et mobile ?
« Je ne peux pas dévoiler le résultat de nos enquêtes,réplique une dernière fois M. Pichette. Je peux dire que nous sommes encore perçus comme une des plus grandes marques médiatiques au pays et un acteur important pour la culture canadienne. »
Les changements de nom sont assez fréquents dans les médias. Radio Rock Détente est devenue Rouge l’an dernier, comme la chaîne spécialisée Mlle s’appelle maintenant Moi Cie. V a remplacé TQS. Radio-Québec a muté en Télé-Québec en 1996.
Radio-Canada fournit ses propres exemples. Le Service international est devenu RCI en 1970. Sa Chaîne culturelle a été rebaptisée Espace musique et Radio-Canada Atlantique se présente depuis 2008 comme Radio-Canada Acadie. Par contre, la Société a fait marche arrière après avoir essayé de remplacer Radio-Canada par SRC, une première tentative d’éviter la référence archaïque et exclusive à la radio.


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