Il fut un temps où Radio-Canada s’appliquait à être un modèle d’excellence en tous points. Hélas, il n’y a qu’à syntoniser quelques heures les diverses chaînes de radio et de télévision pour se rendre compte que les temps ont bien changé. De l’ambition de viser toujours plus haut, le diffuseur national semble être passé à celle de viser toujours plus bas, notamment dans ses émissions d’information et de divertissement. Curieusement, ce dévissage semble avoir débuté à l’époque où son mandat fut modifié pour lui imposer l’obligation de promouvoir l’unité canadienne, le fédéralisme et les valeurs canadiennes comme le multiculturalisme.

Je ne prétends pas qu’il faille y voir une relation de cause à effet, mais vous admettrez avec moi que la coïncidence est tout de même troublante, comme si la défense et la promotion du fédéralisme exigeaient l’abaissement de la communication au niveau du rase-mottes. Les Américains nomment ce phénomène le « dumbing-down », une expression dont la traduction « nivellement par le bas » ne rend pas toute l’ironie mordante.

Ce « dumbing-down » est particulièrement évident dans la baisse très notable de la qualité du langage des journalistes, présentateurs et animateurs, dans le simplisme grandissant des reportages et des diverses émissions, de même que dans le manque de rigueur, d’objectivité et de professionnalisme des journalistes, comme on a pu le constater dans le segment récent d’Enquête consacré aux pratiques fiscales de Quebecor World avant qu’elle ne disparaisse il y a près de 20 ans alors que Pierre Karl Péladeau siégeait à son conseil d’administration.

Comme je l’écrivais il y a quelques semaines à propos des manœuvres de l’Empire Desmarais pour déstabiliser et faire mal paraître PKP, quand on habite une maison de verre, on ne lance pas de cailloux. Faut-il rappeler ici que Jean Pelletier premier directeur de l’information télévision à Radio-Canada, est également l’époux de la ministre Libérale Hélène David dans le gouvernement Couillard, qu’Hélène David est la sœur de Françoise David, députée de Gouin et porte-Parole de Québec Solidaire, ce particule de gauche qui ose se déclarer indépendantiste alors que la moitié de ses appuis ne supportent même pas cette option, et qui n’est rien d’autre qu’un pion fédéraliste pour diviser le vote des indépendantistes, comme la CAQ d’ailleurs.

Rien ne vaut un petit tableau pour illustrer le caractère incestueux de certains liens. J'ai trouvé celui-ci sur Facebook:

Pierre Schneider, un ancien journaliste de Québecor et collaborateur occasionnel de Vigile, en rajoutait une couche il y a quelques jours dans une chronique intitulée Les liaisons dangereuses et sur-titrée par Vigile « Radio-Canada, ses conflits d’intérêts, ses secrets d’alcôve, et ses fouilles-merde » qui expose les liens entre la journaliste Madeleine Roy, auteure du reportage sur les pratiques fiscales de Québecor, et Québec Solidaire. Selon les informations de Pierre Scneider, une plainte aurait été déposée contre Madeleine Roy et Enquête au Conseil de presse pour le reportage contesté par plusieurs fiscalistes reconnus.

Ces événements surviennent dans la foulée d’une autre plainte contre l’émission Enquête pour un reportage diffusé à la veille des dernières élections générales mettant en cause Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois. Celle-ci s’était soldée par un blâme du Conseil de presse à l’encontre de Radio-Canada et de son journaliste.

Lorsque surviennent des incidents de ce genre qui présentent toutes les caractéristiques de la mauvaise foi, du harcèlement ou du conflit d’intérêts, l’indignation publique qui en résulte suscite toujours son lot de révélations sous le manteau qui confirment le comportement mis en lumière. En raison de la vigueur de son action, Vigile en reçoit plus que sa bonne part, ce qui l’astreint à des vérifications très serrées de la crédibilité de ses sources lorsqu’il y a lieu d’utiliser les informations obtenues.

Au cours des derniers mois, Vigile a reçu des informations d’une source à la crédibilité imparable sur le climat sulfureux dans lequel opère actuellement la direction de l’information télévisée de Radio-Canada et qui mine la crédibilité de toutes ses activités. Comme la divulgation de ces informations pourrait avoir des conséquences néfastes sur des tiers innocents, nous nous abstenons de le faire pour le moment, quitte à réviser notre position au cas où l’importance des dommages causés par de nouveaux reportages biaisés ou carrément fabriqués l’emporterait sur notre souci de ménager les innocents.

Cela dit, la direction de l’information n’est pas la seule à Radio-Canada à avoir été conscrite dans la guerre aux « séparatisses », comme le démontre éloquemment le segment de l’émission de divertissement Tout le monde en parle consacré aux difficultés matrimoniales de Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder, diffusé « comme par hasard » quelques jours après l’enquête sur les pratiques fiscales de Québecor. Voilà une convergence bien trop opportune pour être honnête ! Surtout lorsque la spécialiste du droit matrimonial appelée à commenter la situation affiche ouvertement son zèle anti-séparatiste et se vante de pourchasser les indépendantistes sur les médias sociaux.

Vous aurez bien sûr reconnu elle-même en personne Me Anne-France Goldwater dont nous avons eu l’occasion de décrire les frasques dans une série d’articles parus au cours de la dernière année :
-* La juge du « kirpan » contraint Vigile à se défendre contre la poursuite intentée par une musulmane
-* La vraie nature d’Anne-France Goldwater
-* Sa cliente se voile, son avocate se... dévoile !
-* Le sein lourd, la cuisse légère et l’éthique élastique

Rappelons également que Me Anne France Goldwater est toujours sous enquête du syndic du Barreau du Québec suite à une plainte portée contre elle pour atteinte à la dignité de la profession et qu’elle a été tancée vertement par les tribunaux à au moins deux reprises au cours des derniers mois pour des comportements douteux, et c’est un euphémisme.

Voilà donc l’avocate à la réputation manifestement tarée que Radio-Canada choisit pour commenter la situation matrimoniale de Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder. Et sans avoir la moindre information sur eux, véritable éléphant dans un magasin de porcelaine, elle spécule sur leur cas et multiplie les allusions fausses et malveillantes sur le mode d’acquisition de leur patrimoine respectif, entraînant Radio-Canada à sa suite dans le caniveau. Cette prétendue professionnelle est une zone sinistrée à elle toute seule. Vulgaire et mal engueulée, elle est aussi clinquante qu’une enseigne au néon de cabaret de danseuses nues, et aussi peu ragoûtante qu’une vitrine de charcuterie au bord de la faillite.

Tout le monde en parle étant une émission de divertissement, il faudrait dans des circonstances normales s’interroger sur le mélange des genres lorsqu’elle est utilisée à des fins politiques pour ternir l’image de personnalités indépendantistes redoutées par le camp fédéraliste pour l’effet de séduction et d’entraînement qu’elles peuvent avoir sur l’électorat. Mais, ne l’oublions pas, le Canada est en guerre contre les séparatistes et tous les coups sont permis, aussi sales soient-ils, comme nous l’illustre si bien la situation présente.

Après quelques assauts comme ceux-ci, les Québécois finiront par comprendre la partie qui se joue et ils se retourneront contre les fédéralistes. Depuis son entrée en politique, PKP est victime d’attaques du camp fédéraliste visant à le déstabiliser, à miner sa crédibilité, à le discréditer auprès de l’électorat, à le maintenir sous la défensive, à saper son leadership, à le ridiculiser et, de façon aussi générale que généralisée, à le noircir ou à minimiser son rôle et son influence. Le fait que ces attaques soient relayées par tous les médias y compris même ceux de Québecor nous révèle toute l'emprise du camp fédéraliste sur la société québécoise, une emprise dont il profite trop pour être prêt à y renoncer. Mais aussi toute la peur qui l’habite à la perspective d’affronter la première menace réelle à son hégémonie au moment où il se sent et se sait vulnérable.

Au cours des dernières semaines, le camp fédéraliste a pu profiter d’un certain flottement au PQ attribuable en grande partie à l’évolution de la situation personnelle de son chef. Le pire pour PKP est désormais passé, et il faut s’attendre à un retour en force. C’est un guerrier naturel, et il est du genre à rendre les coups au centuple, surtout lorsque son orgueil est en jeu. Il va en outre profiter de l’évolution très rapide et très négative de la conjoncture économique qui va jouer contre les partis au pouvoir, au Québec et au Canada comme ailleurs.

Le sondage paru hier est loin d’être catastrophique. Il fait état d’une perte de 3 points de popularité pour le PQ depuis le précédent. Or sa marge d’erreur est justement de 3 %. Dans un contexte le moindrement favorable, la pente peut être vite remontée.