On s’émeut beaucoup de la montée de l’extrême droite au Québec.
Ses adhérents sont-ils plus nombreux qu’avant ou seulement plus visibles ? Je ne sais pas.
Admettons, pour les besoins de la discussion, que le problème est en croissance.
Pourquoi ?
Tout problème a des causes.
J’imagine que c’est un mélange d’inquiétude, de frustration et d’isolement combiné au désir de « faire quelque chose », de donner un sens (tordu) à sa vie, qui conduisent quelqu’un à se radicaliser et à rechercher des compagnons de croisade.
Dans le cas de l’extrême droite, la cause première de cette colère semble être un sentiment « d’envahissement » et de dépossession qui mettrait à mal l’identité nationale.
À un degré moindre, cette inquiétude est aussi ressentie par des tas de gens pour qui l’extrême droite n’est pas une solution, mais un facteur aggravant.
Il est en effet parfaitement raisonnable de poser qu’une société n’a pas une capacité d’accueil illimitée, que les frontières existent pour être respectées, et qu’il n’est que normal pour un invité de respecter les usages de celui qui lui ouvre sa porte.
La question qui interpelle alors nos dirigeants est de savoir comment réagir.
Après tout, ils sont là pour tenter de régler les problèmes. Sinon, qu’ils laissent la place à d’autres.
Passons-les en revue de haut en bas.
Justin Trudeau a carrément déclaré, en s’en réjouissant, que le Canada était le premier pays « post-national » au monde, c’est-à-dire qui ne juge pas nécessaire de définir des valeurs communes imposant une limite aux croyances individuelles.
Sa ministre de la Justice a personnellement téléphoné, pour la féliciter, à la femme qui s’est rendue devant les tribunaux pour pouvoir prêter son serment de citoyenneté le visage couvert.
Philippe Couillard, lui, alterne entre les accusations calomnieuses et l’incohérence la plus totale.
En janvier 2014, il s’exprime sur la burqa, le niqab et le tchador : « Nous considérons que le port de ces trois vêtements par la femme est l’instrumentalisation de la religion pour des fins d’oppression et de soumission. »
On lui demande ensuite comment il réagirait si une fonctionnaire demandait un « accommodement raisonnable ».
Sa réponse : « Je répète que, pour nous, l’interdiction du port de signes religieux par les employés de l’État, ça n’a aucun sens. Je répète que je veux qu’il n’y ait personne qui perde sa job au Québec pour une histoire semblable. »
Vous suivez ?
N’importe quoi
La pathétique Stéphanie Vallée présente un projet de loi sur les services publics demandés et reçus à visage découvert... mais qui permettrait des exceptions religieuses.
Denis Coderre, vivant sur la mystérieuse planète MTL-X-138, veut que, chez lui, nonobstant nos lois, s’applique un régime de droit parallèle où chacun se vêtira comme il le veut.
Du haut jusqu’en bas, ce n’est qu’aveuglement volontaire, fuite en avant, incohérence et incompétence.
On fait ainsi le lit d’hurluberlus qui décideront de prendre eux-mêmes « les choses en main ».
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