Denis Monière propose («La convergence, pourquoi faire?», Le Devoir, 17 février) un programme commun de gouvernement (PQ-QS !) et une répartition mécanique des circonscriptions pour venir à bout du Parti libéral aux prochaines élections. Je pense que c’est illusoire, utopique et même contre-productif.
Il y a une autre manière, plus pragmatique et plus patiente, d’aborder la convergence entre souverainistes. D’abord, il faut en finir avec cette stratégie du pouvoir à court terme à tout prix. Il faut miser moins sur la prise du pouvoir que sur l’atteinte d’une majorité de 50 % pour l’indépendance, et cela, sans référendum !
Si en 2018 le PQ obtenait 38,1 % du vote et que Québec solidaire (QS) et Option nationale (ON) totalisaient 12 %, cela ferait bien 50 % + un ! Un référendum serait-il alors nécessaire si nos partis s’engagent à faire l’indépendance en proclamant qu’un vote PQ-QS-ON est un engagement dans ce sens ? Ne serait-ce pas là une approche consensuelle, évitant les désolants débats sur le référendum et autres « guidi-guidis » : registre de signatures, 1er ou 2e mandat, quand le peuple sera prêt, conditions gagnantes, programme commun de gouvernement, distribution aléatoire des circonscriptions, etc. Atteindre un tel seuil ne garantit pas la victoire du PQ, mais créerait une dynamique assez particulière.
Le PQ veut-il vraiment s’engager dans une stratégie d’équipe et rompre avec l’étapisme ? C’est habituel qu’un parti majoritaire au parlement n’ait pas 50 % des votes (Harper a eu 38 %, Couillard 42 %, Trudeau 38 %). À l’époque où le PQ était le seul parti souverainiste, la stratégie référendaire s’est imposée pour obtenir ce 50 %. La situation n’est plus la même. Un référendum ne plaît à personne, mais la menace de celui-ci accommode bien les libéraux. Promettre l’indépendance sans référendum si les partis souverainistes obtiennent ensemble 50 %, c’est neutraliser l’argument libéral et placer les électeurs face à un choix qui engage. Sur cet objectif commun limité, obtenir 50 % pour la souveraineté à l’élection, une stratégie commune est plus facile à élaborer, en trois points.
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MOUVEMENT SOUVERAINISTE
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