L’attentat contre la mosquée de Québec nous a tous traumatisés.

Comment dans une petite société paisible comme la nôtre, qui fait tout pour se tenir éloignée des remous de l’histoire mondiale, une telle horreur meurtrière était-elle possible?

Devant une frappe comme celle-là, les clivages politiques s’abolissent pour un temps. C’est la moindre des choses.

Mais cette trêve n’a pas duré.

Intimidation

Le camp multiculturaliste, dominant à la fois la politique, les médias et l’université, a décidé d’instrumentaliser l’attentat pour imposer son agenda.

Au programme, l’intimidation des Québécois.

On a matraqué un message grossier: il y aurait un lien entre l’attentat de Québec et les débats de la dernière décennie sur la laïcité, les accommodements raisonnables et l’immigration.

Ces débats auraient rendu possible l’attentat, qui en représenterait l’aboutissement.

En gros, si vous pensez que la laïcité doit être imposée, que les accommodements raisonnables sont trop nombreux ou que les seuils d’immigration sont trop élevés, vous avez contribué à créer un climat de défiance envers les musulmans et vous avez joué un rôle dans ce carnage.

Il vous faut payer.

On nous invite à faire pénitence: pour nous excuser d’avoir collectivement créé ce contexte, il faudrait se détourner de ces débats.

C’est par exemple ce que nous a dit Charles Taylor, le philosophe militant promoteur du multiculturalisme, qui a profité de l’attentat pour renier les conclusions de son rapport en matière de signes religieux.

Apparemment qu’il faudrait désormais s’interdire d’encadrer la religion dans l’espace public à cause de la tuerie. Dire le contraire serait insensible. Ah bon?

Philippe Couillard, sans surprise, a dit la même chose.

Avec la subtilité d’un taureau colérique, il a voulu faire le lien entre le débat sur la Charte des valeurs et l’attentat de Québec, avant de revenir en arrière, en disant qu’on l’avait mal compris.

On a déjà compris sa stratégie pour 2018: il se présentera comme le gardien des minorités et des libertés contre la tentation xénophobe du Québec francophone représentée par le PQ et la CAQ.

Des chroniqueurs en rajoutent. Pour eux, le diagnostic est définitif: dès qu’un peuple se questionne sur son identité et sur la bonne manière de la défendre et de la promouvoir, c’est qu’il est hanté par la peur de l’autre.

Identitaire serait désormais un gros mot. Des militants de la gauche radicale qui veulent se faire passer pour antiracistes en rajoutent: pour eux, notre société serait caractérisée par un racisme systémique. Ils culpabilisent ceux qui ne partagent pas leur avis.

Résistance

Devant tout cela, on voudrait dire aux Québécois: ne vous laissez pas culpabiliser.

Rabattez le caquet de ceux qui, avec un cynisme dégueulasse, instrumentalisent un crime haineux pour vous censurer et vous pousser à la honte collective.

Ne reprenez pas leur vocabulaire qui pousse à voir des discriminations et des phobies partout.

Questionnez les journalistes qui font semblant d’être objectifs et qui cherchent à vous imposer le multiculturalisme.

Critiquez les politiciens qui font croire que laissés à vous-mêmes, vous êtes dangereux.

Résistez.