Québec recrute chez Bombardier le nouveau p.-d.g. d’Hydro-Québec

Éric Martel promet de rendre la société d’État plus transparente

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Nous jugeons aux actes, pas aux belles paroles

Ex-patron des avions d’affaires de Bombardier, le nouveau président d’Hydro-Québec, Éric Martel, estime qu’il faut une plus grande transparence au sein de la société d’État, mais veut se donner « quelques semaines, quelques mois » pour se « mettre au parfum de tous les dossiers ».

M. Martel, qui a démissionné de ses fonctions chez Bombardier alors que l’entreprise traverse une période de turbulence et doit licencier des centaines d’employés, succède à Thierry Vandal, président de 2005 jusqu’au 1er mai dernier. L’intérim a été assuré par la vice-présidente à la comptabilité, Lise Croteau.

Le nouveau président, qui entrera en fonction le 6 juillet, arrive aux commandes d’une organisation qui verse des dividendes colossaux — 2,5 milliards cette année —, mais qui fait face à une critique constante concernant les hausses de tarifs successives des dernières années.

De plus, Hydro-Québec s’est retrouvée dans le rapport de la vérificatrice générale du Québec la semaine dernière pour avoir vendu à un ferrailleur des équipements de la centrale nucléaire Gentilly-2 achetés au prix de 79 millions. Prix de vente : 75 000 $. Hydro-Québec s’est défendue en disant que les dépenses d’entreposage l’auraient placée devant des coûts supplémentaires.

« Pendant mon mandat, j’ai l’intention d’orienter mes actions vers l’atteinte de quatre grands objectifs », a dit M. Martel lors d’une conférence de presse en compagnie du ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand. « Le changement de culture vers une plus grande transparence, un souci accru du service à la clientèle, une croissance soutenue de nos activités et une amélioration de la productivité. »

« Si vous me demandez, à moi, quelles sont les lacunes précisément, je ne suis pas capable de vous les annoncer aujourd’hui. Mais dans les prochaines semaines, on va prendre les dossiers un par un et on va se demander “ quelles sont les choses qu’on aurait pu partager ? ” », a répondu M. Martel à un journaliste l’interrogeant sur le changement de culture qu’il souhaitait mettre en place.

À ses côtés, le ministre Arcand a dit que M. Martel recevra le même salaire que son prédécesseur, soit 483 000 $ par année. Mais sa bonification sera calculée différemment — elle inclura le service à la clientèle — et sa rente de retraite sera moindre, a indiqué le ministre. Il faisait alors référence à celle de M. Vandal, une rente annuelle de plus de 450 000 $, indexée, qu’il pourra toucher à 55 ans. Par ailleurs, l’indemnité de départ de M. Vandal est de plus de 500 000 $.

Selon la biographie de M. Martel publiée en octobre 2013 par Bombardier lors de sa nomination à la présidence des avions d’affaires, il a obtenu un baccalauréat en génie électrique en 1991, à l’Université Laval. Il est entré chez Bombardier en 2002.

Le gouvernement, qui parle d’un « gestionnaire aguerri » et d’un « leader chevronné », a précisé mercredi qu’avant cela, M. Martel a travaillé chez Pratt Whitney, Procter and Gamble, Kraft et Rolls-Royce.

Compréhension lucide

M. Martel a dit qu’il a une « compréhension extrêmement lucide des responsabilités qui [lui] incomberont » et qu’« Hydro-Québec devra s’adapter à des marchés locaux et internationaux en pleine transformation et à une clientèle avec des besoins différents ».

« J’aurai dans les prochains mois l’occasion de travailler sur un plan stratégique avec mon équipe de direction. Il s’agira d’une occasion inouïe pour moi de faire le tour d’Hydro-Québec, d’en connaître toutes les activités et de travailler avec l’actionnaire, le gouvernement du Québec »,a dit M. Martel.

Hydro-Québec, a-t-il dit, doit « rester humble et respectueuse des citoyens québécois qui ont rendu possible son existence », et des « communautés autochtones qui sont partenaires de son développement ».

Dans cet esprit, les hausses de tarifs demeureront « raisonnables », a-t-il dit en évoquant l’inflation.

Hydro-Québec regardera aussi à l’international, vers des marchés où elle pourrait partager son expertise en matière de construction de barrages.
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