À lire la polémique autour de Robin Philpot, candidat du Parti Québécois
aux prochaines élections… il est de plus en plus évident que les médias
sont au service des la politique et du pouvoir. Chez nos voisins du Sud,
NBC, ABC et CBS appartiennent à General Electric et Westinghouse, deux
importants fabricants d’armes nucléaires. Au Canada, la concentration des
médias entre les mains de Gesca, Québécor, Canwest Global et Glacier
Venture laisse peu de place à une information éclairée et de qualité. Quant
aux journalistes, plutôt frileux, ils se contentent de suivre le courant
dominant.
Il est à la mode depuis quelques temps de parler de négationnisme. Que ce
soit la conférence de Téhéran sur l’holocauste, Srebrenica ou le Rwanda,
les médias ont crié au négationnisme et au révisionnisme. Le négationnisme
est défini comme le discours qui consiste à contester ou nier la réalité du
génocide des Juifs perpétré par les Nazis durant la Deuxième guerre
mondiale. Le révisionnisme consiste à réviser en permanence le savoir
historique en utilisant les règles fixées pour le métier d’historien.
L’amalgame est facile et pratique. Quiconque se pose des questions et veut
rétablir certaines vérités est mis au ban. Il ne faut surtout pas réécrire
l’histoire.
Lorsque Robin Philpot parle du Rwanda, il ne nie pas l’horreur du
massacre, qu’il qualifie « d’une des grandes tragédies du 20e siècle », il
fait seulement le travail que tout intellectuel ou journaliste honnête
devrait faire. Il analyse les faits pour remettre les choses à leur place.
Il y a eu des victimes chez les Hutus et les Tutsis. Si on parle de
génocide, il faudrait parler de double génocide… ou plutôt de guerre
tribale. Depuis 2003, les médias n’ont eu cesse de critiquer son livre Ça
ne s’est pas passé comme ça à Kigali, mais ne lui ont jamais donné la
parole. Jamais Radio-Canada n’a invité Robin Philpot.
Depuis quelques jours, titres accrocheurs et photos de nos hommes
politiques enragés demandant sa tête font la une. Aujourd’hui, l’homme à
abattre, c’est Robin Philpot. L’homme qui dérange… auquel on fait,
peut-être, payer la publication de Les secrets d’Option Canada (qu’il a
écrit avec Normand Lester).
Au Canada, les médias se résument à une institution qui œuvre pour le
profit des dirigeants (chefs politiques et chefs d’entreprise).
Contrairement à nos voisins du Sud, nous n’avons pas de médias indépendants
pour faire contre poids.
Claude Herdhuin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --
Quand les partis politiques et les médias travaillent main dans la main pour lyncher celui qui dérange
Tribune libre - 2007
Claude Jacqueline Herdhuin25 articles
Auteure, assistante-réalisatrice, scénariste (française immigrée au Québec depuis 20 ans)
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