L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, remis en liberté vendredi sous contrôle judiciaire par la justice allemande, a été autorisé lundi à s’installer à Berlin pendant l’examen de la demande d’extradition vers l’Espagne.
Le tribunal du Schleswig-Holstein a validé la demande de l’ancien président régional de la Catalogne de pouvoir se présenter régulièrement dans un commissariat de la capitale allemande, où il souhaite résider, plutôt qu’à Neumünster, ville du nord de l’Allemagne où il a été détenu pendant une dizaine de jours, a indiqué une porte-parole de la juridiction à l’agence de presse DPA.
Samedi, le Catalan avait assuré lors d’une conférence de presse à Berlin qu’il voulait résider dans la capitale allemande puis, une fois sa situation judiciaire réglée, retourner en Belgique.
Il avait été libéré vendredi après avoir versé une caution de 75 000 euros (117 000 dollars canadiens). Soumis à un contrôle judiciaire, il attend d’être fixé sur son sort par la justice allemande chargée d’examiner une demande de remise à l’Espagne.
Sa libération avait été ordonnée jeudi à la surprise générale par le tribunal du Schleswig-Holstein, un affront juridico-politique aux autorités espagnoles.
La justice allemande avait en effet rejeté l’accusation de « rébellion » formulée par l’Espagne à l’encontre de Carles Puigdemont, pourtant clé de voûte du mandat d’arrêt européen qui a conduit le 25 mars à son arrestation dans le nord de l’Allemagne. Il revenait en voiture d’un déplacement en Finlande et regagnait la Belgique, où il s’est installé pour échapper à la justice espagnole après le controversé référendum sur l’indépendance catalane d’octobre dernier.
Le tribunal allemand continue en revanche à examiner l’accusation — politiquement moins sensible et pénalement moins lourdement réprimée — de détournements de fonds publics en lien avec l’organisation du référendum d’indépendance, qui selon Madrid a coûté 1,6 million d’euros (2,5 millions de dollars). Il a demandé à l’Espagne davantage d’éléments pour étayer sa position.
Si le leader indépendantiste n’est remis à l’Espagne que pour détournement de fonds, c’est le principal pan de l’accusation de Madrid qui tombera : en vertu de la législation européenne. Il ne pourra plus en effet être jugé en Espagne pour rébellion.