Notre époque est celle du triomphe de la démesure.
Elle nous demande de débrider nos rêves, de céder à notre part de folie. Elle nous répète que nous n’avons qu’une vie à vivre: aussi bien la traverser en multipliant les feux d’artifice.
Il faut être riche et tout-puissant.
Le capitalisme prétend rendre cela possible.
Capitalisme
Et plus on monte dans l’échelle sociale, plus on regarde avec pitié ceux qui sont restés en bas, qui galèrent, qui cherchent à vivre comme ils peuvent. On organisera alors de temps en temps une guignolée pour faire le généreux.
Mais jamais on ne doutera de son droit de trôner au sommet de la société. La petite clique des parvenus se félicite de dominer le monde.
Il arrive toutefois que le commun des mortels se demande si tout cela a du sens. C’est ce qui s’est passé ces derniers jours avec «l’affaire Bombardier». Lorsque les élites perdent la tête, le peuple gronde enfin. Les valets du pouvoir l’accuseront alors de populisme et d’inculture économique.
Qu’on me comprenne bien: je ne porte pas secrètement en moi des rêves de révolution communiste.
L’idéal de la fourmilière égalitaire et autoritaire, non merci. Mais nous aurions tort de laisser à l’extrême gauche le monopole de l’indignation morale devant les délires du capitalisme.
Depuis le début des années 1990, il domine comme jamais. Il a colonisé toutes les facettes de l’existence. Plus rien ne lui résiste.
Il pulvérise les nations et les familles et nous transforme en petits consommateurs avides, soumis à l’argent-roi.
Il nous plonge dans un désir inassouvissable, entretenu par la publicité-propagande.
Il humilie les gens ordinaires qui veulent tout simplement traverser dignement l’existence.
Argent-roi
Le capitalisme, pour bien fonctionner, doit être bien dompté. On doit lui tenir la bride et rappeler aux puissants qu’ils ne vivent pas dans un monde à part.
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