Une PME familiale de sacs à ordure participera à l’effort de guerre en livrant, sous haute sécurité, près de 100 000 masques de Chine et d’Europe en allant jusqu’à escorter ses camions de voitures fantômes.
« Chaque camion qui quitte l’usine est suivi par une voiture fantôme pour s’assurer que la marchandise se rende bien, lance Frederico Panetta, président des Industries Gould. On le fait avec tact. On dirait que l’on est dans l’armée à la limite ».
Fondée en 1954 à Montréal, la PME familiale de 50 employés fabrique des sacs à ordures de marque privée pour la majorité des détaillants au pays, dont Jean Coutu, Brunet, Uniprix ou Familiprix.
Plus de 40 % de son chiffre d’affaires annuel situé entre 10 et 30 millions $ vient de sa production de sacs, mais l’entreprise de l’arrondissement d’Anjou fabrique aussi des couches d’incontinence ou de bébé ainsi que de produits nettoyants.
Coup de main de Domtar
Au cours des dernières semaines, Les Industries Gould ont décidé de contribuer à l’effort industriel en partant à la recherche de masques pour répondre aux besoins criants des pharmacies ou des hôpitaux.
La PME avait déjà un fournisseur européen de masques réutilisables en tête, mais elle voulait aussi avoir un fabricant de masques KN95 digne de confiance.
« Mon partenaire Domtar m’a recommandé un fournisseur de masques KN95 de la Chine, qui a des certifications officielles », poursuit l’homme d’affaires, en préférant taire son nom.
C’est ce précieux arrivage de 50 000 masques chinois, qui s’ajouteront aux 40 000 réutilisables européens, qui vont partir aux quatre coins du Québec cette semaine.
En pleine crise sanitaire, cette livraison ne sera cependant pas un jeu d’enfant. Pour déjouer les vols de cargaisons de masques, le patron des Industries Gould a resserré les mesures de sécurité autour de son usine comme jamais auparavant.
Garda à temps plein
« On a engagé Garda à temps plein. Chaque fois que l’on a une livraison de ces produits-là, on s’assure que les camions soient pleins. Comme ça, les gens ne savent pas ce qu’il y a dedans. On les emballe », poursuit Frederico Panetta.
Pour être certaine de ne laisser aucun détail au hasard, l’entreprise vient même d’embaucher une quinzaine de nouveaux travailleurs qui se consacreront à la tâche.
« On réemballe les produits pour plus de sécurité. On veut s’assurer qu’ils se rendent bien à destination pour une protection additionnelle. Comme ça, si un camion se fait pirater, et qu’on l’ouvre, ils n’auront aucune idée de ce qui se trouve dans chacune des boîtes », conclut celui qui a pris les rênes de l’entreprise il y a trois ans.