Les chiffres de statistiques Canada pour l'année 2006 sont venus confirmer
que Montréal subit un lent nettoyage ethnique et que cette ville n'est plus
majoritairement francophone, les montréalais francophones ayant passé sous
la barre des 50%, représentant 49,8% de la population montréalaise en
2006.
Entre 2001 et 2006, le Québec aurait accueilli 194 000 nouveaux arrivants
qui se sont établis principalement dans la région de Montréal.
Dans La Presse du vendredi 7 décembre 2007, Alain Dubuc a rédigé un texte
intitulé [«La démagogie de la peur»->10717], dans lequel il s'insurge contre la
position de Pauline Marois à savoir qu'aucun recul n'est acceptable. Il
qualifie cette position de Mme Marois d'absurde.
M. Dubuc écrit qu'on ne peut pas faire grand chose pour empêcher le recul
du français à Montréal, tout en reconnaissant que cette immigration
importante peut créer des tensions et qu'elle impose des défis aussi
importants d'intégration économique, sociale et linguistique.
Selon M. Dubuc, même si les immigrants adhèrent au français avec plus
d'enthousiasme, ils resteront des allophones dans les statistiques
linguistiques parce que l'abandon de sa langue maternelle est un processus
lent.
Je réponds à ça en disant qu'autant l'abandon des sa langue maternelle
peut être un processus lent, autant l'anglicisation des nouveaux arrivants
- surtout leurs enfants - peut se faire très rapidement par la voie d'un
marché du travail abandonné à l'anglicisation au fil des ans. Également,
l'espace public montréalais a tendance à s'angliciser. Cette dynamique
linguistique anglicise même ceux des nouveaux venus qui connaissent
pourtant bien la langue française en arrivant ici.
Quoiqu'en dise M. Dubuc, Montréal est le théâtre d'une lutte culturelle et
linguistique que les partis normalisés ont laissé aller et tout doit être
mis en oeuvre pour contrecarrer ce phénomène, il en va de la viabilité de
la nation québécoise.
Nous avons affaire à deux modèles d'intégration en compétition: la
canadienne et la québécoise.
La seule et unique solution à face à ce problème, c'est l'indépendance du
Québec. Un Québec indépendant pourrait se doter des leviers nécessaires au
renversement de cette tendance à l'anglicisation de la région de Montréal.
Avant d'accepter plus d'immigrants, il est impératif de franciser les
milieux de travail et d'offir un accès à des cours de français adaptés à ce
marché du travail.
Dans un Québec indépendant où le français est la langue commune de
l'espace public, les nouveaux venus sauraient que s'ils devaient choisir le
Québec comme pays d'adoption, qu'ils auraient à s'adapter à un Québec
résolument français, devenu d'autant plus accueillant et confiant par son
affranchissement de l'anglosphère.
Au-delà des questions d'immigration, les québécois devront se doter d'une
politique nataliste réellement encourageante et novatrice.
En conclusion, j'attends avec impatience les chiffres de statistiques
Canada sur le français comme langue de travail pour le Québec, ces
chiffres devraient sortir en mars 2008.
Daniel Sénéchal
Montréal
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