La doctrine du concept c'est la grande leçon de l'histoire.
- Hegel
Le régime québecois à Ottawa, 1963-2006, provient du gouvernement de Louis Saint Laurent écrasé sous les coups de marteau de John Diefenbaker et de l'occidentalisme canadien: c'est-a-dire qu'il provient de la guerre politique et économique au Québec entre Louis Saint-Laurent et Maurice Duplessis.
Avec la chute du pouvoir libéral à Ottawa, les créatures de Louis Saint Laurent sont alors sans travail et sans avenir: Ils attaquent alors le gouvernement du Québec et Maurice Duplessis. Dans la grande guerre contre l'Alliance-à-Trois, ils sont assistés par l'opposition Libérale fédérale dans leurs efforts pour détruire l'Union nationale: Selon leurs plans, la route de retour à Ottawa mène à travers le Québec avec la destruction du conservatisme franco-canadien.
Après les morts soudaines des premiers ministres du Québec, Maurice Duplessis et Paul Sauvé, l'Union nationale est défaite en 1960 par les Libéraux de Jean Lesage. La route est maintenant ouverte pour le retour du libéralisme à Ottawa sous Mike Pearson: John Diefenbaker est battu en 1963 sous les coups durs de la combine Pearson-Lesage, et Mike prend le pouvoir.
Mais l'Union nationale n'est pas très facilement détruite au Québec, après tant d'années au pouvoir, ce qui signifie que l'emprise de Mike sur la puissance fédérale est faible et repose sur des fondements incertains: Un conservatisme fort et renaissant sous Robarts et Johnson pourrait encore mettre fin à la mainmise Libérale qui perdure déjà depuis un demi-siècle à Ottawa.
Après le mort soudaine du premier ministre du Québec Daniel Johnson, et le fin de l'Union nationale, la destruction du conservatisme franco-canadien s'achève avec la montée en puissance du Parti Québecois et le mouvement anti-fédéraliste québecois: Jean Chrétien et René Lévesque arrivent sur la scène politique et économique.
“Le financier Lévesque, venu à Montréal de sa lointaine Gaspésie, ‘savait par expérience quelles difficultés attendaient un Canadian français [sic] désirant se lancer en affaires et il pris en quelque sorte le jeune et fougueux Desmarais sous as tutelle en lui ouvrant les portes des cercles financiers francophones du Québec … le Lévesque dont la plupart des Canadiens ont entendu parler est le volubile orateur, René, le ministre des Resources naturelles du Québec. Le riche, c’est Jean-Louis, un lointain cousin qui contrôle le plus grand empire financier du Québec.’” (138-166)
[Jules Bélanger, J.-Louis Lévesque: La montée d’un Gaspésien aux sommets des affaires, Saint-Laurent, 1996 ]
Les jeux sont faits: l'ancien ordre politique et économique rationnel est fini à Ottawa.
Près d'un demi-siècle passera avant que le Canada monte une nouvelle fois sur le chemin de l'ordre politique et économique rationnel. Le Québec sera profondément divisé en camps fédéralistes et anti-fédéralistes, et l'économie sera très affaiblie. Désormais, le vote sera divisé en deux, ce qui est la base vraie et réelle sur laquelle repose le régime Québecois à Ottawa et le royaume de Paul Desmarais: après cinquante ans d'irrationalisme politique et économique, le coeur financier, commercial et industriel canadien sera bouleversé.
Comme leurs homologues à la Francophonie et à la Communauté, les dirigeants du régime Québecois à Ottawa et leurs familles sont enrichis au-delà de leurs rêves les plus fous: La conception napoléonienne du droit de la révolution française n'est pas la conception du droit trouvée dans la Magna Carta et la Constitution des États-Unis d'Amérique. La liberté moderne n'est pas la liberté globale.
"Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille, une manifestation de la vie achève de vieillir." - Hegel