Pas de progrès pour les progressistes

Tribune libre

Malheureusement, et malgré les manifestations étudiantes des derniers temps contre l'augmentation des frais de scolarité, le progressisme politique bat de l'aile.
Un article du Huffington Post donne une bonne idée du virage à droite de la société canadienne et québécoise. On nous parle du dernier congrès à la chefferie du NPD qui a vu Thomas Mulcair être élu chef:
"En cela, le NPD n’est plus le parti monolithique qui hésitait il y a à peine deux ans à se départir de l'étiquette de socialisme dans ses statuts. Le nombre de membres qui distribuaient des feuillets marxistes-léninistes à l’entrée du congrès était d’ailleurs plus bas qu’au précédent, m’a-t-on dit."
http://quebec.huffingtonpost.ca/2012/03/25/thomas-mulcair-npd-analyse_n_1378276.html?ref=politique
Ainsi, pour avoir une chance de gagner aux élections, le NPD ne doit plus s'afficher comme socialiste. Et dire que le regretté syndicaliste Michel Chartrand n'avait pas peur d'affirmer qu'il était socialiste, c'est à dire d'un socialisme inspiré des valeurs chrétiennes auxquelles monsieur Chartrand était attaché.
Mais désormais, ce mot semble anathème au Canada et au Québec. Dans un récent commentaire sur Vigile, O (initiale) nous fait part de cet avis:
"la politique se résume maintenant à gérer les affaires à la petite semaine. La perspective sociale de la chose publique (Res Publica) disparaît au point que M. Mulcair, qui vient de remporter une lutte partisane au Canada affrontait comme pire insulte : SOCIALISTE !"
Est-ce le triomphe total du "chacun pour soi" et du "au plus fort la poche"?
http://www.vigile.net/Les-devoirs-du-gouvernement
Dans un autre commentaire sur Vigile, celui-là de GV (initiales), ce dernier fait la remarque suivante:
"Ce sont en bonne partie les humbles et les démunis qui ne votent pas. Que dirait Jésus-Christ à notre époque ? La démocratie est un hochet médiatique. Les élus représentent des versions politiques diverses mais toutes soumises au statu quo, alors qu’un changement profond est indispensable."
http://www.vigile.net/Benoit-XVI-au-Mexique-et-a-Cuba
Ainsi, et le NPD l'a remarqué sans doute, ce sont les "heureux de leur sort", les "satisfaits" et les "repus" qui vont voter en grand nombre.
Cela démontre quelle couche socio-économique est réellement servie par nos présents décideurs politiques.
Et cela explique pourquoi le NPD, pour plaire à l'électorat des "satisfaits" qui, eux, vont voter; cela explique donc pourquoi le NPD est obligé, s'il veut un jour percer aux élections à travers tout le pays et peut-être prendre le pouvoir, adopter un langage qui ne froissera pas ces citoyens heureux qui veulent, par leur vote, préserver leur situation avantageuse.
Il faut que tous ceux qui militent en faveur d'une plus grande justice socio-économique ne se laissent pas intimider par les commentaires péjoratifs des "satisfaits" de nos sociétés.
Je me suis déjà fait traité de "communiste" quand j'ai parlé que j'était d'accord avec l'idée du regretté Michel Chartrand d'un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment au Québec.
Mais je le dis encore ici malgré tout. Un revenu de citoyenneté universel serait une mesure progressiste qui sortirait beaucoup de Québécois de la pauvreté et qui contribuerait à chasser l'inquiétude du lendemain qui souvent est cause de maladie.
Ainsi, il y aurait diminution des coûts de la santé. Et il y aurait surtout bien des gens qui retrouveraient leur dignité de citoyen.


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