Contrairement à François Legault, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, refuse de condamner la joueuse de tennis québécoise Eugenie Bouchard, qui s’est installée dans le paradis fiscal des Bahamas.
Alors que la campagne électorale bat son plein dans la province, le chef de la Coalition avenir Québec François Legault, qui mène dans les sondages, a déclaré la semaine dernière qu’il n’a «pas tellement aimé» apprendre qu’Eugenie Bouchard avait élu domicile dans l’archipel des Bahamas, un pays reconnu comme étant un paradis fiscal.
Relancé à ce sujet lundi matin, le chef du Parti libéral du Québec a refusé d’imiter son adversaire caquiste.«Quand vous êtes le chef du parti des libertés, vous laissez les gens décider ce qu’ils veulent faire avec leur vie», a-t-il déclaré.
«Je ne me mêlerai pas de la vie privée de Céline Dion, Eugenie Bouchard, ou qui que ce soit», a ajouté le premier ministre.
«Le Québécois moyen est heureux»
Même si Eugénie Bouchard a été soutenue par Tennis Canada, un organisme subventionné par l’État, M. Couillard ne croit pas que les contribuables devraient s’offusquer du choix fait par la joueuse-vedette du tennis professionnel féminin.
«Le Québécois moyen est heureux de voir des Québécois rayonner dans le monde entier dans le domaine des sports, les arts», croit Philippe Couillard.
Le chef libéral, qui a lui-même tenu un compte bancaire dans une institution bancaire de l’île Jersey – un paradis fiscal – alors qu’il travaillait en Arabie saoudite comme neurochirurgien, dans les années 90, ne voit pas en quoi la décision d’Eugénie Bouchard serait inacceptable.
Rien d’inacceptable
«Si ce n’était pas acceptable, a-t-il observé, je suppose qu’il y aurait une loi qui empêche les gens de déménager l’extérieur du Québec lorsqu’ils ont atteint un certain revenu? N’est-ce pas?»
Plaidant que son gouvernement en a fait beaucoup en matière de lutte à l’évasion fiscale, M. Couillard a écarté toute possibilité de légiférer pour empêcher des Québécois de faire le choix d’aller s’installer ailleurs, comme l’a fait Eugénie Bouchard.
«C’est sûr que je ne ferai jamais ça, parce que je dirige le parti des libertés, a-t-il répété. J’aime la liberté. Je vais toujours aimer la liberté. Je vais me battre pour les libertés. Les libertés de tous les Québécois.»