Le fisc canadien a effectué mercredi trois perquisitions, à Vancouver, Calgary et Toronto, dans le cadre d’enquêtes pour évasion fiscale à la suite des révélations des «Panama Papers».
L’Agence du Revenu du Canada (ARC) a indiqué que 30 de ses enquêteurs, accompagnés de policiers fédéraux, ont participé à ces perquisitions qui visaient «une série de transactions impliquant des sociétés étrangères (...) à des fins d’évasion fiscale».
«L’enquête est liée à la fuite de données du cabinet d’avocats panaméen et fournisseur de services d’entreprises Mossack Fonseca, rendues publiques dans les Panama Papers», a souligné l’ARC dans son communiqué.
L’enquête des «Panama Papers», réalisée par une centaine de journaux, a révélé en 2016 des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, stars du football ou milliardaires et suscité une onde de choc mondiale, entraînant notamment la démission du Premier ministre islandais.
Au moins 350 citoyens canadiens sont cités dans les 11,5 millions de documents sensibles analysés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Dans la foulée du scandale des «Panama Papers», le gouvernement de Justin Trudeau avait demandé l’accès aux documents concernant les Canadiens, assurant que la lutte contre la fraude fiscale permettrait de récupérer 2,6 milliards de dollars supplémentaires (1,67 milliard d’euros) sur cinq ans.
Outre les perquisitions de mercredi, concernant une même enquête, l’ARC a affirmé qu’elle poursuivait «d’autres enquêtes criminelles en lien avec la fuite de données des Panama Papers».
En tout, le fisc canadien travaille sur «42 cas d’évasion fiscale à l’étranger». Ces fraudes fiscales alléguées «comportent des structures complexes et supposent l’existence de plusieurs milliards de dollars en impôt éludé», a souligné l’ARC.