Toujours sous la menace d’une possible accusation, le député Guy Ouellette mènera de nouveau campagne pour les libéraux.

«Je n’ai absolument rien à voir avec le dossier des fuites et je n’ai absolument rien à me reprocher d’aucune façon», plaide le député de Chomedey, qui sera officiellement investi comme candidat le 10 juin.

Arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) le 25 octobre dernier, Guy Ouellette est soupçonné d’être à l’origine de fuites d’éléments de preuve de l’enquête Mâchurer sur le financement politique et l’octroi de contrats publics.

Aucune accusation n’a toutefois été portée contre lui jusqu’à maintenant, une situation jugée intolérable par tous les partis politiques à l’Assemblée nationale. Lors de son passage devant les élus à la fin avril, le commissaire Robert Lafrenière a affirmé que l’enquête sur le député de Chomedey a repris.

Appui de Couillard

Élu depuis 2007, M. Ouellette dit avoir senti un appui indéfectible de la population au cours des derniers mois. «Tous les gens que j’ai rencontrés depuis le 25 octobre, pas un ne m’a pas encouragé ou ne m’a pas félicité, ou ne m’a pas passé des commentaires positifs sur la situation d’appât dans laquelle j’ai été conduit par l’Unité.»

Il soutient que le Parti libéral n’a pas posé de questions ou cherché à être convaincu de sa loyauté avant de donner le feu vert à sa candidature.

M. Ouellette dit pouvoir également compter sur le soutien de son chef Philippe Couillard. «Je pense que ses sorties publiques ont toujours été très claires à ce sujet, que je portais le chandail de l’équipe et que pour lui, j’étais un membre de l’équipe», insiste-t-il, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Ça change une vie

La vie avec cette menace d’accusation n’est pas sans conséquence, convient-il, mais il n’entend pas lâcher le morceau pour autant.

«C’est sûr que c’est préoccupant, il y a des choses qui changent une vie, mais il faut que tu continues à avancer. Vous savez, ma mère m’a toujours dit: quand tu dis la vérité, tu ne pourras jamais te tromper.»

«Le but est atteint»

Il refuse de commenter les récents propos controversés du patron de l’UPAC, Robert Lafrenière, qui a affirmé que son escouade pourrait frapper durant la prochaine campagne électorale.

Guy Ouellette continue néanmoins d’affirmer haut et fort que l’objectif de l’arrestation et de la perquisition menées chez lui le 25 octobre était de le dégommer de la présidence de la Commission des institutions, qui se penchait alors sur la transformation de l’UPAC en corps policier indépendant.

«Et le but est atteint, le projet de loi 107 a été adopté par le gouvernement conférant à l’UPAC son corps de police», insiste l’ancien policier.