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Je suggère à tous les Québécois en visite à Ottawa de ne s'adresser qu'en français aux chauffeurs d'autobus.
Lors de mon séjour au Salon du livre de l'Outaouais, j'ai fait une visite à la bibliothèque d'Ottawa, la ville où siège encore notre gouvernement. Je me suis informé à l'arrêt d'autobus en face du Musée de la civilisation, de l'autre côté de la rue Laurier. Quel émoi, quel effarement, lorsque je me suis informé auprès des chauffeurs d'autobus sur le bon circuit pour me rendre au centre-ville d'Ottawa!
- «Bonjour, monsieur! Quel autobus dois-je prendre pour me rendre au centre-ville d'Ottawa?
- «What?» me répond-il.
- Quel autobus pour le centre-ville d'Ottawa? Vous savez... la ville à côté de Gatineau!
- «I don't speak French, I speak english only and don't have any time to waste with you.»
Il est parti, me laissant sans réponse. Un autre autobus arrive un peu plus tard. La même question au chauffeur:
- «Bonjour, Monsieur, quel autobus dois-je prendre pour me rendre au centre-ville d'Ottawa?
- I don't speak French.
- Quel autobus pour le centre-ville d'Ottawa? ai-je répété lentement.
- Take no ouuuuuiiit», a-t-il répondu en me regardant avec dédain.»
J'ai compris qu'il voulait dire le numéro huit. J'ai donc attendu cet autobus. Effectivement, ce circuit mène directement au centre-ville d'Ottawa près de la rue Laurier où se trouve la principale bibliothèque municipale, sur la rue Metcalfe. J'ai réalisé tout de même que le système d'autobus d'Ottawa est uniquement anglophone. Pas un mot français. Il y a un mot d'ordre de ne parler uniquement en anglais et pas un traître mot en français.
Je débarque rue Metcalfe. Je suis allé à la bibliothèque d'Ottawa et également de l'autre côté de la rue Laurier, à l'hôtel de ville d'Ottawa pour exprimer au conseiller municipal, Alex Cullen, conseiller du quartier Bay, mon étonnement et ma déception. Il est très difficile de se faire écouter en français à l'hôtel de ville d'Ottawa, la capitale du reste du Canada.
Pour revenir à Hull, je cherche l'autobus numéro8. Je demande à un chauffeur l'arrêt d'autobus pour Hull:
- «I don't know what you mean. I don't speak French.
- Je veux retourner à Hull, Gatineau. Vous savez... la ville à côté d'Ottawa.»
- What?» répond-il d'une voix forte et répugnante.
Inhospitalière
J'ai fait le tour du monde et je n'ai jamais été témoin d'une ville aussi froide, aussi hostile, aussi inhospitalière envers les francophones. Cette ville dévoile sa hargne et son mépris envers nous, les Québécois, parce que nous nous exprimons en français. Cela se reflète spécialement dans son système de transport en commun. Ottawa, cette ville censée être notre capitale nationale! Quelle duperie!
Depuis le temps que nous élisons des députés, des ministres à Ottawa pour nous représenter et qu'on désigne des sénateurs et des gouverneurs généraux venant du Québec, comment se fait-il qu'on ne peut être servi en français honnêtement, dignement et respectueusement dans la Capitale nationale? Je me suis senti dans une ville étrangère en guerre contre mon pays, le Québec. Quelle désolation! Il est vrai que nos diplomates ne prennent jamais le transport en commun. Il serait bon qu'ils sortent de leur tour d'ivoire, qu'ils prennent le transport en commun et qu'ils s'expriment en français. Ils pourraient constater par eux-mêmes.
Je retournerai à Ottawa et je continuerai à m'exprimer qu'en français. Je suggère que tous les Québécois en visite touristique ou d'affaires à Ottawa ne s'expriment qu'en français. Je suggère également qu'ils prennent le transport en commun de cette si gentille capitale et ne s'expriment qu'en français aux chauffeurs d'autobus et à tous les fonctionnaires de tous les niveaux, municipal, provincial et fédéral.
Il ne faut pas comparer Ottawa avec toute autre ville du Canada. La ville d'Ottawa doit se comporter comme la capitale nationale. Elle se doit de donner tous les services en français. Ou nous réaliserons notre propre pays, le Québec, avec une constitution uniquement en français, avec les services uniquement en français dans notre capitale.
Marcel Debel,
Les Éditions Belle Feuille,
Saint-Jean-sur-Richelieu
Ottawa hostile au français
Je suggère à tous les Québécois en visite à Ottawa de ne s'adresser qu'en français aux chauffeurs d'autobus.
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