Réalité pour le moins surprenante, en une année, le Québec transige davantage avec l’État américain du Texas qu’avec la France tout entière. Ainsi, en 2017, les échanges commerciaux entre le Québec et la France plafonnaient à 4,5 milliards $ alors qu’ils atteignaient plus du double (10,8 milliards $) avec le Texas, en 2015.
L’avenir économique du Québec repose en bonne partie sur sa capacité à exporter. Or, sur ce plan, la France est en joueur marginal. En effet, en 2017, la valeur des exportations de marchandises du Québec à destination de la France s’établissait à 1,7 milliard $, soit à peine 2,5 % du total de nos exportations vers l’étranger. En fait, la France se classe au 6e rang des partenaires commerciaux du Québec à l’échelle internationale.
Conséquemment l’opération charme de François Legault à Paris revêt un caractère prioritaire. D’ailleurs, le premier ministre a un horaire fort chargé avec un grand nombre de dirigeants de multinationales françaises qui seront invités à investir au Québec et à donner une nouvelle impulsion aux échanges commerciaux franco-québécois. De plus, M. Legault participera à un grand dîner-conférence à la Bourse de Paris, devant 350 convives triés sur le volet, en majorité issus de la crème du monde des affaires de l’Hexagone.
Le premier ministre se rendra de plus à la Bourse de Paris ou il y présidera un grand dîner-conférence, organisé par la Délégation du Québec à Paris, auquel seront conviés quelques centaines de partenaires français du Québec, principalement des gens d’affaires perçus comme de potentiels investisseurs. Dans son allocution, il est prévu qu’il va insister sur l’importance d’intensifier les relations commerciales entre le Québec et la France, tout en posant le Québec comme une terre d’accueil propice aux investissements étrangers.
Il est rafraichissant de constater l’importance que M. Legault attache aux relations économiques avec nos cousins français dans un contexte de diversification de nos partenaires, une démarche qui ne peut qu’apporter des retombées économiques majeures pour le Québec, notamment pour la création de nouveaux emplois.
Trudeau dans la mire de Legault
Pour une des rares fois dans l’histoire politique du Québec, un premier ministre est en voie de mettre de l’avant les promesses électorales faites lors de la dernière campagne.
À cet effet, la dernière rencontre de François Legault avec Justin Trudeau ne laisse planer aucun doute sur les velléités de Québec, tant sur le plan d’une déclaration de revenus unique que de la diminution des seuils d’immigration, pour ne nommer que celles-là.
Sur un autre plan, le chef du gouvernement n’est pas un novice en politique et de ce fait, il entretient fort à propos le rapport de force face à Justin Trudeau qui s’apprête à entamer une campagne électorale au cours de laquelle il rencontrera sur son chemin les demandes de Legault.
Du côté de la population québécoise, il m’apparaît clair que le premier ministre du Québec bénéficie actuellement de la cote de popularité des Québécois qui, depuis belle lurette, n’ont pas vu un premier ministre bien en selle, prêt à défendre les intérêts du Québec en priorité, notamment ses intentions de conserver les sièges sociaux au Québec.
Henri Marineau, Québec
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