Le ministre Jean-François Roberge ne souhaite pas éliminer totalement la religion du controversé cours d’Éthique et culture religieuse (ECR), qui sera réformé à la toute fin du mandat du gouvernement Legault.
La CAQ lance une consultation publique en vue de réviser cette matière qui a remplacé l’enseignement religieux confessionnel et moral dans les écoles du Québec depuis 2008.
«Je pense que ça fait partie des choses à savoir que de connaître les grands courants religieux. Je pense que dans le cours d’ECR [actuel], la portion connaissance des religions prend une trop grande place, mais de l’évacuer à 100 % n’est pas l’option que je privilégie pour l’instant. On verra le résultat des consultations», a-t-il confié, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Consultation en ligne
Les citoyens pourront participer au processus de révision par l’entremise d’une consultation en ligne qui est accessible dès aujourd’hui et jusqu’au 21 février.
Experts et acteurs du milieu de l’éducation pourront également se faire entendre. Trois forums sur le sujet se tiendront au mois de février, à Trois-Rivières, Québec et Montréal.
Mais le nouveau cours, qui portera assurément un autre nom, ne sera donné aux élèves québécois qu’à compter de septembre 2022, ce qui coïncide avec la prochaine campagne électorale provinciale.
Selon le ministre de l’Éducation, il n’y a pas de contradiction à familiariser les jeunes aux différentes religions après avoir adopté la loi 21 sur la laïcité de l’État, qui interdit notamment aux enseignants et enseignantes de porter des signes religieux.
«On est capables de parler de religion, on est capables d’expliquer ce que c’est la religion catholique ou la religion juive [...] sans faire la promotion d’une religion», plaide Jean-François Roberge, lui-même un ancien enseignant d’ECR.
Éducation à la sexualité
Le ministre voit dans cet exercice de modernisation du cours d’ECR «un des legs importants» de son gouvernement, rien de moins. Il souhaite d’ailleurs y inclure l’actuel cours d’éducation à la sexualité, qui a fait laborieusement son retour dans les écoles primaires et secondaires du Québec depuis l’an dernier.
Jean-François Roberge estime également que l’athéisme, qui est absent de l’actuel programme d’Éthique et culture religieuse, doit avoir sa place.
«C’est incontournable de parler de l’athéisme comme étant une des façons d’envisager le monde. Il y a énormément de Québécois qui se disent athées.»