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Un article signé par Mathieu Lévesque paru dans la chronique « Libre opinion » du Devoir du 6 mars sous le titre « Moi, à la maîtrise? Qui l’aurait cru? » a suscité mon intérêt, particulièrement en raison du parcours peu commun qu’a dû emprunter ce jeune pour parvenir à des études de maîtrise et à ses valeurs de solidarité manifestes.
Ayant un père pauvre et sans éducation n’ayant jamais aimé l’école, on lui appris qu’il fallait aller travailler jeune comme un homme. Il a maintenant 55 ans, il a travaillé toute sa vie comme charpentier, il a mal partout et est maintenant contraint de faire de l'entretien ménager.
À l’exemple de ses parents qui n’ont qu’une deuxième secondaire, Mathieu n'a jamais même pensé terminer son secondaire, envisageant plutôt faire un métier comme son père et aller sur le marché du travail. Il a quand même terminé ses études secondaires et a entrepris des études collégiales pendant quatre ans dans un programme préuniversitaire d'une durée normale de deux ans.
Tranquillement, en avançant dans ses études, il s’est rendu compte qu’il n'était pas plus con qu'un autre et, du sentiment de honte et d'humiliation, il a commencé à ressentir de la fierté.
En plus de faire ses études, il a décidé de s'impliquer socialement dans sa communauté. Petit à petit, il est devenu en quelque sorte un modèle d'implication et cela a fortement contribué à forger son identité. Mais ce dont il est le plus reconnaissant, c'est d'avoir rencontré des gens qui ont su lui ouvrir les yeux par rapport à la société dans laquelle il vit. Les bons professeurs qu’il a eu la chance de rencontrer, mais surtout, ceux et celles que l'on nomme les militants.
Selon Mathieu, c'est leur rencontre qui l'a formé en tant que citoyen. Il a alors commencé à participer à des exercices démocratiques à travers les assemblées générales étudiantes. En 2005, il est allé manifester, il s’est informé davantage, il a participé et il a grandi. Il est maintenant à l'université, comme étudiant à la maîtrise, ce qu’il considère pratiquement comme un miracle.
Avec le temps, il a appris que le Québec avait fait, au début des années ‘60, des choix de société, entre autres, de démocratiser son système d'éducation pour permettre au plus grand nombre d'y avoir accès. Mathieu s’identifie fortement à ce plus grand nombre et il remercie ceux et celles qui, à ce moment-là, se sont battus pour cela, sans lesquels il ne serait sans doute jamais allé aussi loin, les droits de scolarité élevés ayant sans doute contribué à le repousser de l’accès aux études supérieures.
Quand il s’est rendu compte que ces choix étaient éminemment politiques, il a arrêté de croire au miracle. En fait, le seul miracle qui existe, selon Mathieu, c'est la prise en charge politique de notre avenir collectif…cela s'appelle un choix de société.
Pour Mathieu Lévesque, la hausse des droits de scolarité prônées par le gouvernement Charest est une mesure régressive et injuste qui va avoir d'importantes conséquences. Plusieurs autres choix pourraient être faits. Si, pour le gouvernement, l'appauvrissement de la population déjà endettée est une solution, alors notre réponse sera la lutte. Ce sont sur de telles luttes que le Québec moderne s'est bâti, et elles sont encore aujourd'hui au coeur de ses espoirs.
Enfin, Mathieu termine son article sur ses mots : « Je vais me battre. Je suis en grande partie un produit de cette société et je m'apprête à la défendre avec tous les outils qu'elle m'a permis de développer… c'est un combat de longue haleine que nous nous apprêtons à mener. Je ne suis pas seul et c'est bien là ma force. »
Henri Marineau
Québec
Réaction d'un jeune Québécois à la hausse des droits de scolarité universitaires
Notre réponse sera la lutte
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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