Une pétition lancée par l’Union des démocrates musulmans, parti communautariste qui prônait en 2015 le retour du voile à l'école, veut interdire à Philippe Vardon, qu'ils qualifient de “néonazi”, de se présenter.
« Non à la candidature du néonazi Philippe Vardon à l’élection municipale de Nice ». Une pétition en ces termes a été lancée le 20 juillet dernier dans la ville de Nice, par la section départementale de l’Union des démocrates musulmans de France (UDMF), parti autorevendiqué comme « anti-impérialiste, anticolonialiste et antisioniste ». Pour l’heure, le document a recueilli près de 420 signatures, selon Nice-Matin.
Un « adepte de la théorie du grand remplacement »
Dans le texte, les pétitionnaires s’insurgent qu’un « vice-président au conseil Paca, initialement responsable du Bloc identitaire » et « condamné pour discrimination raciale et religieuse en 2008 envers les musulmans » puisse se présenter, et demandent le retrait « définitif » de la vie politique de l’élu de Rassemblement national. « Cet adepte de la théorie du grand remplacement prône aussi la remigration, qui consiste à un retour forcé des immigrés non européens dans leurs pays d’origine. Ce personnage est incontestablement un danger pour le vivre-ensemble », estiment Karim Akasbi et Mustapha Belaouari, de l’UDMF. Des propos que n’acceptent pas l’intéressé, qui « envisage de porter l’affaire devant la justice ». « Ça leur apprendra la démocratie et la loi française », fulmine-t-il avant de les prévenir : « Ils savent en tout cas reconnaître que je suis leur seul et véritable adversaire. Ils peuvent compter sur moi pour faire preuve d’aucune compromission ».
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Le patron niçois du RN, qui considère sur Twitter que c’est un « honneur »d’être « pris pour cible par ces islamistes », n’a que peu de doutes sur les intentions de ses adversaires. Pour lui l’UDMF est « un parti communautariste si on veut être gentil, islamiste si on regarde leurs ramifications et leurs revendications : le voile à l’école, l’élargissement du halal ». De fait, si, lors des dernières élections européennes, le parti a recentré son message sur la lutte contre l'islamophobie, l'UDMF a longtemps fait son fonds de commerce sur des propositions très marquées idéologiquement. Un texte publié en 2013 sur le site du parti affirait que « la laïcité à la Française é[tait] donc clairement devenu un barrage contre l'islam ». Et, lors des élections régionales de 2015, il militait ouvertement pour le développement du halal, de la finance islamique et l'autorisation du port du voile à l'école.
Philippe Vardon accuse par ailleurs l’ancienne formation de son opposant Karim Akasbi, le Parti égalité et justice (PEJ), d’être une « émanation du parti d’Erdogan ». Une affiliation réfutée par l’intéressé, mais confirmée par Le Canard Enchaîné, qui assurait que la PEJ faisait bien figure de filiale officieuse de l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie et présidé par Recep Tayyip Erdogan. « Je ne suis pas turc, je suis français et musulman et je n’aurais jamais accepté d’être dans un parti en lien avec lui », s’est défendu Karim Akasbi sur le sujet.
