Cela fait des années que le ministère des Transports du Québec se fait malmener dans l’actualité. Cela fait des années que la population du Québec prend conscience des failles majeures qui existent dans le fonctionnement du MTQ. Mais les deux dernières semaines ont été au-dessus de tout.
D’abord, une tempête de neige est venue présenter ce ministère comme une bureaucratie figée, sans jugement et déconnectée des besoins de la population. Une semaine plus tard, la vérificatrice générale a dressé le portrait d’une tour de Babel où règnent la méfiance et la déresponsabilisation.
Aucune détermination
La réaction du gouvernement à ce rapport de la vérificatrice fut molle et apathique. Le premier ministre n’a exprimé aucun intérêt. Il essaye de ne pas y penser.
Le ministre des Transports Laurent Lessard s’est contenté de dire que les constats étaient intéressants, mais qu’une grande partie du travail de redressement est déjà en cours. Personne ne l’a cru. Personne ne croit non plus qu’il soit la personne capable d’opérer les réformes requises.
Globalement, la réponse du gouvernement manque cruellement de vigueur compte tenu de la gravité des enjeux. Le ministère des Transports n’est plus le petit ministère de la voirie du siècle dernier.
Dans nos vies
Ce ministère a un impact majeur sur nos vies, sur notre économie et sur les finances de notre gouvernement. Le MTQ dépense annuellement près d’un milliard de dollars en plus de gérer d’énormes chantiers. Il est responsable de nos déplacements et de la congestion qui peut gâcher nos vies. Il est responsable des transports de marchandises si critiques pour l’économie. Dans un cas extrême, vous pouvez même perdre la vie sur des routes mal entretenues.
Pour accomplir ce précieux boulot, il y a du bon monde au ministère des Transports, des employés dévoués qui voudraient que ça marche rondement. Or, ni le fonctionnement du ministère ni l’atmosphère de méfiance ne leur fournissent des conditions pour faire leur travail de la meilleure façon.
Philippe Couillard n’a pas pris le taureau par les cornes, il a plutôt choisi de s’esquiver. Pour lui, le ministère des Transports est devenu une terrible patate chaude. Depuis quand? Depuis le jour où il l’a retiré des mains de Robert Poëti. Celui-ci nous avait donné l’impression de s’être attelé à la tâche herculéenne de réparer le MTQ.
Poëti, un ancien policier, n’a jamais eu la chance d’effectuer son travail. Il a été dégommé de sa fonction à la surprise générale. On aura beau dire que le choix des ministres appartient complètement à la discrétion du premier ministre, rarement assiste-t-on à une rétrogradation aussi incomprise. Nous sommes nombreux à être restés sceptiques quant aux véritables motifs du congédiement.
Depuis ce temps, ce sont les portes tournantes aux Transports. Et l’actuel ministre a beau être un politicien d’expérience. Il n’est pas un passionné d’administration publique ni le genre de ministre minutieux qui pourrait opérer les changements requis. Sa perte de crédibilité dans la gestion de l’après-tempête de neige aura achevé définitivement sa crédibilité comme redresseur potentiel.
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