Le Parti québécois a voté en faveur de la résolution condamnant les arrêts de travaux forcés, le vandalisme et l'intimidation sur les chantiers de construction, mais, pour le reste, il a fait preuve d'une désolante timidité dans ce dossier.
Pour une deuxième journée, les grands chantiers de la province ont été fermés hier. Cette grève est illégale. Les ouvriers concernés n'ont pas été consultés. Un grand nombre d'entre eux souhaitaient continuer à travailler mais les gros bras syndicaux ne leur ont pas donné le choix. Il y a eu des menaces, de l'intimidation, quelques cas de violence et de vandalisme.
Lorsqu'une violation aussi massive de la loi se produit, tous les élus ont le devoir de dénoncer fermement la situation. Si la classe politique ne sait pas, en de telles occasions, faire fi de la partisanerie, le gouvernement s'en trouvera affaibli et les fauteurs de troubles seront en mesure d'intimider l'État québécois comme ils l'ont si souvent fait dans le passé.
Hier, à l'Assemblée nationale, l'ADQ a clairement condamné ce qui s'est passé sur les chantiers et a appuyé l'abolition du placement syndical prévu par le projet de loi 33, placement syndical qui est à l'origine de l'intimidation sur les chantiers depuis des décennies. «Je demande au premier ministre de ne pas lâcher, de tenir fort devant ces actes d'intimidation», a dit le chef de l'ADQ, Gérard Deltell.
Dans une intervention remarquable, le co-chef de Québec Solidaire, Amir Khadir, a lui aussi dénoncé le comportement des deux principaux syndicats de la construction: «Ce que Québec solidaire ne peut accepter, c'est des pratiques déloyales, antidémocratiques faites de violence, d'intimidation, de discrimination, qui reflètent uniquement le corporatisme de certains pouvoirs syndicaux.»
Le gouvernement Charest a présenté et fait adopter une résolution par laquelle l'Assemblée nationale «condamne sévèrement les arrêts de travaux forcés, le vandalisme et l'intimidation sur les chantiers de construction au Québec.»
Le Parti québécois a voté en faveur de la résolution mais, pour le reste, a fait preuve d'une désolante timidité dans ce dossier. La chef de l'Opposition officielle s'est contentée d'une brève déclaration à la sortie du caucus de son parti. Elle a refusé de répondre aux questions des journalistes. Pas une intervention à ce sujet pendant la période des questions ou durant le débat sur la résolution présentée par le gouvernement. Quant au placement syndical, le PQ n'a pas pris position, bien que cette question soit dans l'air depuis le rapport de la commission Cliche il y a 35 ans. Impossible de ne pas faire de lien entre cette frilosité et la complicité liant traditionnellement la FTQ et le Parti québécois.
Où était donc la grande dame au foulard blanc, celle qui depuis deux ans fait quotidiennement la morale à Jean Charest? Il semble que lorsqu'il s'agit de la FTQ, même si la loi est sciemment violée, même si des travailleurs perdent leur gagne-pain, même si des gestes d'intimidation sont commis, Mme Marois range foulard et principes au placard.
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