«Manning Networking Conference»

Maxime Bernier et la «grande noirceur» des années 1970

Une vision ténébreuse

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Tribune libre

Dans le cadre de la Manning Networking Conference, la Mecque des conservateurs canadiens, qui s'est tenu à Ottawa en fin de semaine, le député de Beauce Maxime Bernier du Parti conservateur canadien, ministre d'État à la Petite Entreprise au Tourisme et à l'Agriculture, a prononcé un discours dans lequel il a affirmé qu'à la tête de la fédération canadienne Justin Trudeau du Parti libéral du Canada menacerait l'unité nationale et que ce dernier replongerait le pays dans la grande noirceur des années 1970 au niveau de l'endettement de l'État, de la musique disco et des hommes aux cheveux longs ; l'expression de «grande noirceur» étant évidemment de mon cru, mais à la lecture des propos du ministre, elle n'est, selon moi, pas si loin du compte tant sa vision est ténébreuse en parlant de cette époque pas si lointaine après tout.

À la lecture des dires du ministre, je n'ai pu m'empêcher de me demander pourquoi monsieur Bernier a décidé de diaboliser de la sorte les années 1970 comme le moment de l'augmentation des dépenses de l'État et de la montée du «séparatisme» (déjà le terme, méprisant en soi à l'égard des indépendantistes, en dit long) au lieu d'y voir l'expression d'une solidarité sociale inouïe (découlant de l'édification de l'État-providence) et d'une ouverture humaniste sur le monde? Poser la question c'est toutefois y répondre car tout est justement dans la décision délibérée du politicien d'opter pour une vision politico-sociale particulière survalorisant la sacro sainte rigueur budgétaire afin d'analyser et d'exploiter les phases historiques passées à son profit.

Il est clair que nous faisons tous des choix idéologiques - comme les miens par exemple à propos de la solidarité et l'humanisme qui caractérisent les années 1960-1970 qui, il est vrai, seront par la suite fortement mis à mal à partir des années 1980 - qui teinte inévitablement notre façon de cerner et de s'engager dans la collectivité à laquelle nous participons, mais, afin de créer un réel débat ouvert, les Maxime Bernier et Martin Coiteux de ce monde devraient reconnaître qu'une grande part de leur idées sont purement idéologiques à la place de présenter leur perspective comme la vérité infuse face à laquelle il faudrait, comme eux, s'agenouiller! Par ailleurs, le fait de parler de la musique disco, je l'espère à la blague, pour dire que l'on ne voudrait pas revivre ces vieilles années m'apparaît tout à fait est impertinent et futile!

Monsieur Bernier, il vous ferait un grand bien d'écouter un album d'Harmonium ou peut-être de même visionner un épisode de "Happy Days" sans préjugé, seulement pour le plaisir, même s'ils sont tout droit sortis des années 1970. Ouvrez votre esprit et permettez-vous un brin de folie! Oser penser un projet de société qui ne se réduirait pas simplement aux mornes obsessions de l'économie et des libertés individuelles ainsi qu'à la phobie de l'indépendantisme! Vive "The Fonz"!

Source de l'image : https://www.flickr.com/photos/adobepillow/4141423273/


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2015

    M. Gignac vous êtes généreux dans vos qualificatifs , quant à moi , pour refléter la réalité je croirais que tapis de Harpeur est beaucoup plus approprié

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2015

    Monsieur Guzzo
    Maxime Bernier et Denis Lebel ne sont que deux perroquets, deux politiciens de service du Québec pour le compte de Harper. Ne faites pas de bile, ça n'en vaut pas la peine!
    André Gignac 9/3/15