Marine Le Pen sera en tête au premier tour de l’élection présidentielle en France. Emmanuel Macron, qui se veut de gauche et de droite, sera second.
Sauf les électeurs du Front national (FN), personne dans le pays ne semble croire qu’il est possible que Marine Le Pen sorte gagnante du second tour.
Or, ce qui se passe en France n’est pas étranger à la situation américaine avant l’élection coup-de-poing de Donald Trump. La presse et les observateurs dits futés sont victimes du wishful thinking: ils prennent leurs désirs pour des réalités.
Un autre Trudeau
À ce jour, le système électoral à deux tours favorisant les regroupements empêchait le FN de se hisser au pouvoir. Mais cette fois, la candidate reçoit 27 % d’appuis, 10 % de plus que lors de la dernière présidentielle. Et surtout, 75 % de ses électeurs assurent confirmer leur vote au second tour. Le vote pour Macron est plus volatil. Le jeune ex-ministre socialiste patine un jour à droite, un jour à gauche. Ce Justin Trudeau, intellectuellement plus formé, séduit ou inquiète les Français.
La France est plus mal en point que jamais. La gauche et la droite sont éclatées. Fillon, l’ex-premier ministre candidat de droite tire de l’arrière. Il serait écarté au second tour.
Nombre de Français, à gauche comme à droite, refusent l’Europe technocratique. Le populisme est fortement enraciné et Marine Le Pen, cette redoutable politicienne, surfe sur cette vague. De plus, elle n’est plus diabolisée comme avant, elle qui a exclu son père, le fondateur du parti, qui qualifiait les chambres à gaz nazies de «point de détail de l’Histoire».
Débarrassée de ce poids, cette femme, qui veut sortir son pays de l’Union européenne et contrôler l’immigration encore plus brutalement que Trump, déclenchera peut-être en mai une nouvelle révolution française. Écarter cette hypothèse est un aveuglement.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé