Écoles passerelles

Manifester pour la langue française

Écoles passerelles - Loi 115


Alors que le gouvernement de Jean Charest s'apprête à forcer l'adoption sous le bâillon du controversé projet de loi 115 sur les écoles passerelles, les opposants comptent faire entendre leur voix lundi soir.
Une vigile organisée par le PQ a lieu devant l'Assemblée nationale tandis qu'à Montréal, des centaines de personnes convergent devant les bureaux montréalais de Jean Charest pour un spectacle-manifeste contre le projet de loi 115 (anciennement projet de loi 103).
La manifestation se tient à l'angle de McGill College et Sherbrooke, à l'instigation du Conseil central du Montréal métropolitain de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Le spectacle réunit des artistes comme les chanteurs Daniel Boucher et Claude Gauthier, l'acteur Julien Poulin, l'écrivain Yves Beauchemin et des personnalités publiques, dont les chefs syndicaux Claudette Carbonneau et Réjean Parent, ainsi que la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David.
Les organisateurs promettent qu'il s'agira de la plus importante manifestation pour le français depuis 20 ans.
La coalition contre le projet de loi 115 affirme qu'il permettra aux plus riches de contourner la Charte de la langue française, en leur accordant le droit d'envoyer leurs enfants à l'école anglaise publique s'ils ont fréquenté l'école anglaise privée non subventionnée pendant trois ans.
En entrevue au RDI, l'écrivain Yves Beauchemin a accusé le premier ministre Jean Charest de souffrir de « surdité politique ».
Le conseil de la langue française désapprouve cette loi, conseille de ne pas l'adopter, et trois quarts des personnes, des organismes qui sont passés devant la commission parlementaire sont contre cette loi-là, mais M. Charest continue son chemin quand même, et veut même adopter cette loi-là, sous bâillon.
— Yves Beauchemin


Le président de l'UDA, présent à la manifestation, estime que le débat embrasse bien plus large que la seule question des écoles passerelles.
Aujourd'hui, cette manifestation, c'est bien sûr contre la loi 103, mais surtout pour la présence du français, en particulier à Montréal, où on sent vraiment que c'est en train de basculer, où le français est de moins en moins présent et l'anglais omniprésent.
— Raymond Legault, président de l'UDA

Pour sa part, Daniel Boucher, qui chantera lors de la manifestation qui sera tenue à Montréal, considère que « la langue, c'est viscéral ». Il rappelle qu'à Montréal, il est difficile de « se faire parler » en français.
Qu'on soit artiste ou peu importe le métier qu'on fait, au-delà de ça, on est des citoyens du Québec. Et il faut qu'on se mêle de nos choses et il faut qu'on s'implique dans le fonctionnement de notre société.
— Daniel Boucher

Enfin, Mario Beaulieu, de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, dénonce le bâillon pour clore le débat sur une question aussi fondamentale que la langue. Il considère que « M. Charest, Mme St-Pierre, les libéraux peuvent bâillonner l'opposition à l'Assemblée nationale, mais ils ne peuvent pas bâillonner la population ».
Le mois dernier, 3000 personnes s'étaient rassemblées sur la même question à Montréal.
Radio-Canada.ca avec Presse canadienne


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