Ma rage de dent

Tribune libre


Le texte qui suit a été écrit en réponse à mes parents, amis et concitoyens qui m’ont questionné sur les raisons qui m’ont amené à quitter le Parti Québécois pour me joindre à Option Nationale. Je choisis donc de leur répondre de cette façon, et de partager ce texte avec tous ceux et celles que ça pourrait intéresser.

***
Je suis passé à Option Nationale à cause d’une rage de dent. En effet, sans cette morbidité dentinaire avec début d’abcès à ma molaire, j’aurais probablement voté PQ. C’est un peu farfelu, mais c’est véridique. J’y reviendrai.

Mais, commençons par le commencement. Il y a quelques semaines, j’étais un péquiste déçu. Déçu de ma chef, déçu des politiques de mon parti. J’étais cependant fixé, comme plusieurs d’entre vous, sur l’objectif de battre les Libéraux de Jean Charest aux prochaines élections. Je passerai rapidement sur les raisons de mon dédain des Libéraux actuels, elles sont légions et très bien connues et documentées. Le gouvernement Charest est, j’en suis certain, le pire gouvernement de l’histoire du Québec et nous savons tous, mes amis, qu’il ne travaille plus au bien de notre société depuis longtemps. Il ne travaille qu’à l’enrichissement de son parti et de ses amis, au détriment de la société québécoise. Je considère également que la CAQ est une copie conforme du PLQ, simplement désireuse de le remplacer dans cette machination antidémocratique.

Revenons donc au PQ et à Pauline Marois. D’entrée de jeu, je veux exprimer mon grand respect pour monsieur Claude Cousineau. Monsieur Cousineau a assumé ses tâches de député de Bertrand avec brio, et mon passage à Option Nationale n’a rien à voir avec mon appréciation de son travail. Au contraire, il a longtemps été le principal facteur qui me retenait au PQ et je le salue avec grand respect. Mes décisions ont été prises face à mon appréciation du PQ et de Pauline Marois au niveau national.

Je constate, comme plusieurs d’entre vous, que Pauline Marois peine à fédérer les forces souverainistes. Personnellement, je considère que Pauline Marois est une grande dame de la politique québécoise qui, à l’image de tous les politiciens de grande carrière, traine derrière elle un passé fait de victoires, de défaites, de bons coups et de mauvais coups. Au gré de conversations avec mes concitoyens, je constate également qu’elle suscite chez plusieurs une grande méfiance, voire une aversion avouée. Conséquemment, je juge que Pauline Marois n’est définitivement pas la personne qui saura unir les québécois derrière un projet commun et ce, malgré sa grande expérience. Elle semble souvent tenter de se positionner et repositionner au gré des sondages, et il est de mon avis qu’elle mettra toujours les intérêts de son parti au premier plan, considérant probablement que les intérêts de son parti ne font qu’un avec les intérêts nationaux. Le parti lui-même, honnêtement, me faisait un peu honte et ses politiques devenaient de plus en plus difficiles à défendre.

Notre démocratie est déficiente, un parti peu prendre le pouvoir et gouverner en roi, sans aucun réel pouvoir à l’opposition, avec à peine 30% des voix. Ce qui revient à dire que 3 personnes sur 10 décident toujours pour les 7 autres.

C’est le problème du système britannique, dit « uninominal à un tour ». Deux solutions ont été récemment avancées pour palier à ce problème, une se voulait un pansement à court terme et l’autre, une solution plus permanente. À court terme, j’ai milité et j’ai signé une large pétition pour un front uni des forces souverainistes contre le gouvernement Charest. L’idée était de trouver une façon d’unir Québec Solidaire, le Parti Québécois et Option Nationale. Il était proposé de laisser le champ libre au PQ dans plusieurs circonscriptions en ne présentant pas de candidat ON ou QS, et en retour le PQ aurait pu libérer un petit nombre de circonscriptions à ON et QS pour faire élire leurs chefs et peut-être quelques députés. Option Nationale a accepté d’emblée. Québec Solidaire a également accepté, posant cependant comme condition que la réforme du mode de scrutin soit au programme de cette union. Le PQ a refusé. Le pire c’est que, sauf erreur, l’idée provient originalement de Bernard Drainville et le PQ l’a d’abord défendu un temps, avant de changer d’idée devant des sondages soudainement plus favorables pour eux.

L’autre solution plus permanente au vide démocratique, c’est l’introduction d’éléments de proportionnalité dans le mode de scrutin. Je ne crois pas en un scrutin uniquement proportionnel au vote, on perdrait la représentativité des régions et Montréal aurait pratiquement tout le pouvoir démocratique. La solution généralement avancée est de supprimer un certain nombre de circonscription pour agrandir quelques peu celles qui restent, mais de garder le même nombre de sièges à l’assemblée. Les sièges ainsi libérés seraient séparés entre les différents partis, proportionnellement au total de votes reçus au niveau national. De cette façon, les partis émergents auraient une bien meilleure chance de faire élire quelques députés et de faire entendre leur voix. Le PQ avait la réforme du mode de scrutin à son programme depuis René Lévesque, non seulement ils ne l’ont jamais réalisée, mais ils l’ont maintenant carrément retirée de leur programme. Ça aura au moins le mérite d’être clair.

J’ai un très gros problème avec ce parti qui nous demande de ne pas diviser le vote pour ne pas faire élire les Libéraux, mais qui refuse de s’entendre avec d’autres partis ayant des objectifs similaires, et qui refuse également de corriger ce grave problème démocratique une fois élu. Dans une démocratie, on doit voter pour le parti ou le candidat qui nous représente le mieux. Le simple fait de devoir faire autrement démontre que cette démocratie est gravement malade. Il ne faut pas se surprendre du cynisme de nos concitoyens si ils sont toujours appelés à voter « contre », plutôt que de voter « pour ».

Plusieurs autres points me font tiquer. Je suis résolument souverainiste, pour des raisons culturelles oui, mais aussi beaucoup pour des raisons économiques. La souveraineté, c’est payant, il n’y a aucun doute là-dessus dans mon esprit. Il ne sert à rien de tenter d’amener un gouvernement fédéral à mieux nous gérer. Ses intérêts sont ailleurs, c’est démocratique. Stephen Harper n’est pas élu par le Québec, ses intérêts sont ailleurs, c’est juste normal. On ne peut même pas le blâmer. Nos impôts servent à financer le pétrole de l’Ouest, l’automobile en Ontario, l’armée canadienne et les chantiers maritimes d’Halifax. Que reste-t-il pour nos secteurs d’activité économique chez nous? Je peux passer une journée complète à défendre la souveraineté. Je ne connais aucun argument fédéraliste que je ne peux démolir en moins de deux. Je vous invite à m’essayer. La souveraineté est payante, nécessaire et devrait être prioritaire. Cependant, depuis quinze ans, le PQ attend. Il a d’abord attendu les « conditions gagnantes », mais tout ça a changé car ils attendent maintenant le « moment opportun ». Je dis ceci : un parti qui veut faire la souveraineté doit le déclarer d’entrée de jeu, de façon claire, non-équivoque et ce parti doit mettre sur la table un plan solide qui sera mis à exécution dès son accession au pouvoir et rassembler les électeurs autour de ce projet pour obtenir un mandat clair de le réaliser. Vous reconnaissez le PQ, vous? Pas moi.

Je suis contre l’exploitation de nos ressources naturelles par des compagnies étrangères. Personne ne va me convaincre qu’on est trop cons pour exploiter des mines au Québec et qu’il faut absolument donner ça au chinois. Le PQ me propose le même projet que les Libéraux, mais avec des redevances un peu meilleures, parait-il, mais toujours basées sur les profits déclarées par ces compagnies. Je dis non. Non, non et non. Exploitons nos ressources nous-mêmes. Je ne veux pas que des emplois dans le nord, je veux tout le chantier. Que les chinois soient clients, pas exploitants. Nos ressources, nos chantiers, nos jobs, nos profits. Nationalisons nos ressources, à commencer par l’eau. Sur ce dossier, le PQ n’est encore pas là.

Il est aussi beaucoup trop vague à mon goût sur la fracturation hydraulique. Je veux un moratoire sévère à durée indéfinie. Pas de fracturation tant que la preuve scientifique n’a pas été faite et refaite que l’on peut procéder sans risque pour notre environnement. Dehors les pollueurs. Et je ne vous parle pas d’indexation des frais de scolarité, du financement des partis politiques et de plusieurs autres irritants que je trouve au PQ.

Alors me voici donc, il y a de ça plusieurs semaines, hésitant entre un vote stratégique au PQ (en me disant que je votais localement pour M. Cousineau) ou un vote de cœur pour Québec Solidaire. J’étais très peu informé sur Option Nationale et, sans vraiment le connaitre, je croyais à tort que Jean-Martin Aussant était un de ces exaltés séparatistes qui se drapent dans le drapeau des patriotes en chantant du Paul Piché et en crachant sur des photos de Trudeau (père ou fils, c’est selon). Ah oui, j’avais aussi une molaire qui me démangeais.

Je me suis réveillé en pleine nuit. Mal de dent atroce, je sentais mon cœur battre dans ma dent. L’horreur. Il est minuit quarante, je songe sérieusement aux pinces dans le coffre d’outils. Il faut que je me change les idées, j’ouvre Facebook. Entre une photo d’un ti-minou qui joue du piano et la vidéo d’un type qui enflamme ses flatulences, je tombe sur une petite capsule de Jean-Martin Aussant qui cause de souveraineté. Ben dis-donc, c’est pas fou ce qu’il dit. La vidéo m’amène à une deuxième, et une troisième. Puis je découvre la captation d’une conférence qu’il a donnée à l’Université Laval. Wo! Une heure quarante-cinq, la conférence ! On se calme! Je vais quand même regarder le début. Et bien j’ai tout regardé, et j’en ai redemandé. J’ai lu attentivement les douze pages de la plateforme, et j’étais conquis. C’est un parti pragmatique, renseigné, logique, sérieux et clair. Zéro langue de bois, zéro bullshit. Et je suis d’accord avec tous les points de la plateforme, j’ai des questions mais aucune objection. Je jette un coup d’œil aux candidats, ils sont de tous âges, souvent dans la trentaine ou la quarantaine, plusieurs sont bardés de diplômes. Ma candidate possède un doctorat en communication et fait de la recherche universitaire, elle est une jeune maman, elle élève des chevaux, fait de l’équitation de haut niveau et joue du violoncelle. Rien que ça.

Alors là, j’ai un sérieux problème. Je vote avec mon cœur ou avec ma tête, vous connaissez? Voici finalement ce qui a motivé ma décision. Une décision que je trouve difficile à prendre, mais qui nous libère une fois prise, je vous le jure. Alors voici, dans aucun ordre précis, plusieurs observations et réflexions. La somme de celles-ci a fait pencher la balance.

L’équipe d’Option Nationale est jeune et nouvelle, mais tout de même appuyée par des gens d’expérience. Ce sont des candidats inconnus, mais de qualité. On ne peut pas pester contre les politiciens de carrière et contre le sang neuf à la fois. Je choisi le sang neuf, me semble que ça nous ferait du bien. Moi en tout cas, je ne m’ennuierais pas de Charest, Legault, Marois et compagnie. Je souligne quand même les efforts du PQ sur ce point, mais les nouveaux candidats doivent entrer dans le vieux cadre. Où est ton carré rouge, Léo? Défendras-tu l’indexation des frais de scolarité et le maintien du mode de scrutin?

Je ne veux pas d’une campagne référendaire menée par Pauline Marois. Je pense que les chances seraient grandes pour qu’elle la perde. Je ne veux pas d’une 3e défaite et je n’ai absolument pas confiance en Pauline Marois pour mener à bien le projet. Je serais un soldat au front le couteau entre les dents, mais le doute au cœur.

Je ne crois pas que le PQ soit une solution au désastre qui se prépare au Nord. Des redevances un peu plus élevées, c’est pas du tout ce que j’ai en tête.

Le prochain gouvernement sera minoritaire, j’en suis absolument et totalement convaincu. La division du vote entre les partis présents ne peut faire autrement. On parle donc d’un gouvernement aux pouvoirs réduits et de plus courte durée.

Donc, si l’on écarte le scénario apocalyptique d’un gouvernement PLQ majoritaire, il nous reste le scénario catastrophe d’un gouvernement PLQ minoritaire. Ça pue, c’est laid et c’est humiliant. Mais ce serait la fin de Pauline Marois et le PQ devrait se remettre en question et perdre un peu d’arrogance. Et je pense qu’après la commission Charbonneau, l’élection suivrait de peu… On ne parle pas d’un très long mandat. Et de toute façon, je n’y crois pas. Je pense que les sondages sont erronés et tendancieux, et que les Libéraux s’enlignent pour une défaite marquée.

L’élection d’un gouvernement PQ est un peu mieux, mais loin de m’enchanter pour toutes les raisons citées plus haut. Sinon la CAQ, moins bon que le PQ, à peine mieux que les Libéraux, juste parce qu’ils seraient nouveaux au pouvoir et peut-être un peu moins corrompus.

Je ne veux pas d’un référendum Marois, mais un mandat PQ sans référendum c’est rien de bon pour la cause non plus. Ça éteint la ferveur et ça relègue la cause au rang de rêve vague et inaccessible.

Je fais le choix de défendre un parti, une candidate et un chef auxquels je crois. Je suis totalement à l’aise avec mon programme, je le connais et je sais le défendre avec conviction car je crois fondamentalement que c’est le bon. Je ne peux pas vous dire combien ça fait du bien de militer pour un parti et non contre un autre. Je préfère perdre la tête haute que de gagner mièvrement. Option Nationale est une force positive contagieuse.

J’ai beaucoup de respect pour mes copains de QS. Plusieurs éléments des deux partis se ressemblent. Mais je crois que Jean-Martin Aussant est beaucoup plus rassembleur que les portes paroles de QS, même si je les aime beaucoup personnellement. Québec Solidaire souffre d’une image « gau-gauche » irréaliste probablement peu méritée, mais pourtant solidement implantée. Je suis d’avis que QS est un peu plafonné dans l’appui populaire. En moins d’un an, ON a maintenant plus de membres que QS, en fait ON a attiré plus de membres en huit mois que l’ADQ en quinze ans. La croissance est fulgurante.

Je crois qu’il faut avoir l’audace des gens qui ont voté PQ en 1970. Il faut avoir le courage de proposer mieux, et de viser l’idéal.

Je crois encore que la politique ce n’est pas d’élire le moindre mal, mais que l’on peut encore, parfois, faire gagner les « bons ». Mais ça prend des gens visionnaires pour faire les premiers pas.

Je crois que nous sommes arrivés à ce qui commence et que le Parti Québécois ne représente plus l’avenir de notre nation.

Je crois surtout à la force des idées claires et innovatrices et à l’effet d’entrainement irrésistible d’un projet rassembleur mené par un chef lui-même porté par ces idées.

Je voterai Option Nationale, et je n’ai plus mal à ma dent. Même si j’ai une élection et un traitement de canal à mon agenda.

Etienne Boivin
Sainte-Agathe-des-Monts

Squared

Étienne Boivin1 article

  • 720

Sainte-Agathe-des-Monts





Laissez un commentaire



8 commentaires

  • Mario Boulet Répondre

    6 août 2012

    À Étienne Boivin,
    Les programmes d'Option Nationale et du Parti Québécois n'ont rien en commun?
    « ... Je trouve le programme d’Option Nationale très différent, et bien meilleur que celui du Parti Québécois. Les deux n’ont pas grand chose en commun ... »
    Option Nationale me fait penser (non pas par son programme, mais par sa venue) à l'Action Démocratique du Québec. Ce parti est venu sur la scène politique québécoise suite à une mésentente sur la question identitaire du Parti Libéral du Québec. Mario Dumont et Jean Allaire ont claqué la porte du PLQ. Pendant 18 ans, ils ont tenté de se faire connaître. Ils sont même venus prêts de devenir l'opposition officielle à l'Assemblée Nationale de 2007.
    Aujourd'hui, que sont-ils devenus? Ce parti est mort démembré. La plus grosse partie a été englouti par la Coalition Avenir Québec. Il fait désormais parti de l'histoire.
    Option Nationale possède la chance, même en étant très peu élu (ne me dites pas qu'il a d'excellentes chances de former le prochain gouvernement) d'oeuvrer au sein d'un référendum tenu par le Parti Québécois au pouvoir. Une telle tribune médiatique fera mieux connaître Jean-Martin Aussant que 20 années politiques à jouer de l'arrière-banc à l'Assemblée nationale. J'ignore ce qu'il adviendra ensuite comme dénouement, mais une chose est sûre, c'est qu'elle fera connaître ce militant indépendantiste. Elle le fera tellement connaître, qu'un groupe massif (élus et 10, 20, voire 30% des partisans) du Parti Québécois pourrait voir quitter le PQ. Tout comme elle pourra faire connaître M. Aussant comme l'homme venant sauver le PQ et en devenir le prochain chef. En fait, je l'ignore. Par contre, ce véhicule politisé pourra faire gagner 20 ans de bataille à M. Aussant pour tenter de se faire connaître par les électeurs de toute la province. Ça je le sais.
    J'ignore pourquoi les gens ne veulent ou ne peuvent pas voir cela. Un homme de la trempe de M. Aussant ne doit pas avoir une seconde carrière comme étant animateur à « V »!

  • Mario Boulet Répondre

    6 août 2012

    À Jean-Charles Morin,
    Je vous crois tout aussi sincère que je puis l'être. Je doute en effet que nous puissions atteindre l'indépendance un jour avec de tels propos utopistes. Imaginez dans moins de 10 ans!
    Si j'ai bien compris, aujourd'hui, on vote Option Nationale parce qu'il faut se venger contre le Parti Québécois. Il n'a pas atteint ces objectifs. Des députés avec de moins belles intentions sont venus pour y mettre la pagaille. Je les hais aujourd'hui.
    « ... ces évènements majeurs qui se sont produits depuis les dix dernières années et qu’aucune personne dite "raisonnable" ne prévoyait ou même n’estimait probable ... »
    C'est cela pour vous la définition de « l'histoire »? L'art et les aptitudes d'être capable de prédire le futur? Ne serait-ce pas plutôt la capacité de bien narrer le passé?
    « .. La ou les personnes qui feront l’indépendance devront au contraire montrer qu’elles sont faites d’une toute autre trempe. Elles devront jouer d’audace, provoquer les évènements, franchir le Rubicon, trancher le noeud gordien ... »
    J'ai le malheur de vous dire que l'indépendance du Québec n'est pas un jeu vidéo dans lequel on incarne le héros allant « tuer » les monstres ennemis.
    L'indépendance c'est l'acte par lequel on s'affirme en étant capable de gérer son avenir. Lorsque l'on atteint cet état, nous devenons autonomes. Ceux avec qui nous avons vécu notre passé, seront toujours présents dans notre avenir.
    Lorsque vous avez quitter la maison familiale pour démontrer votre autonomie, avez-vous agi avec prétention et injures pour démontrer à vos parents que vous étiez capable de vous gérer seul? Si oui, j'imagine que vous et vos parents avez de la misère à vous cotoyer aujourd'hui. Sinon, tant mieux car je suis sûr qu'aujourd'hui, tout en vous montrant autonome, vous pouvez partager des moments heureux avec ceux-ci.
    Ditez-vous bien que si je veux me rendre à Québec, je préfère y aller en automobile. Mais si je veux réellement m'y rendre, je suis prêt à prendre le train, l'autobus, le « pouce », le vélo, les ailes d'un ange, etc. Je considère que le moyen de transport que j'utiliserai n'est que secondaire dans l'espoir d'atteindre mon but. Je ne reste pas à la maison, en annulant tous mes plans et en attendant d'avoir assez d'argent pour effectuer les réparations sur mon automobile ou d'amasser assez d'argent pour m'en acheter une nouvelle. Pourquoi? Parce que les aléas de la vie m'auront démontré au fil de mon existence que des détours apparaîtront sans cesse et me feront oublier mon but passé, celui d'aller à Québec!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2012

    Mario,
    Vous écrivez : "Je suis d’accord avec vous que son programme est une version épluchée du Parti Québécois avec un objectif référendaire plus intempestif."
    Je n'ai jamais rien écrit de tel. Je trouve le programme d'Option Nationale très différent, et bien meilleur que celui du Parti Québécois. Les deux n'ont pas grand chose en commun. Le PQ a un programme plutôt néolibéral, agrémenté de mesures sociales. Pour plaire à gauche comme à droite.
    Le PQ n'a pas de monopole sur le vote souverainiste. Il est un peu futile d'attendre que le parti qui nous plaît monte dans les sondages, tout en votant autrement. Comment vais-je faire progresser ces idées si je soutient un parti qui défend le contraire?

  • Jean-Charles Morin Répondre

    4 août 2012

    Vous me demandez si dans dix ans je quitterai le parti de Jean-martin Aussant pour un autre. Sans vouloir vous froisser car je vous crois sincère, votre question en dit long sur la mentalité qui vous habite: vous y supposez comme une certitude absolue que dans dix ans d'ici l'indépendance ne sera pas un fait accompli. Ce ne sera pas le cas, croyez moi, car celle-ci viendra bien avant, rendant ainsi votre interrogation sans objet.
    Puisque vous invoquez l'Histoire, considérez tous ces évènements majeurs qui se sont produits depuis les dix dernières années et qu'aucune personne dite "raisonnable" ne prévoyait ou même n'estimait probable.
    Durant les années où il était au pouvoir, le Parti Québécois s'est enferré dans une attitude attentiste, se plaçant derrière le peuple plutôt que devant et semant, par ses excès de scrupules et son obsession de laver plus blanc que blanc, un obstacle après l'autre sur le chemin de notre libération collective. Nos adversaires n'en demandaient pas tant.
    La ou les personnes qui feront l'indépendance devront au contraire montrer qu'elles sont faites d'une toute autre trempe. Elles devront jouer d'audace, provoquer les évènements, franchir le Rubicon, trancher le noeud gordien. Je ne crois pas que Pauline Marois soit cette personne car elle n'en a pas le profil et a beaucoup trop à perdre dans l'aventure. J'ai bien peur que ses années de pouvoir provincial, si elle l'obtient lors du prochain scrutin, seront des années perdues où l'indépendance sera reléguée quelque part entre les calendes grecques et la semaine des quatre jeudis.
    Il reste quatre semaines à Pauline Marois pour mobiliser les indépendantistes mais j'ai bien l'impression que ce n'est pas parti pour ça... Le coup de sang malheureux de son ami Gilles Duceppe contre Amir Khadir n'augure rien de bon. Il faudrait commencer par savoir tirer sur les bonnes cibles.
    Surprenez-moi et on verra... comme dirait François Legault. Mais à date, le discours de Jean-Martin est pas mal plus inspirant que celui de Pauline. Dommage qu'il ne soit pas davantage médiatisé.

  • Mario Boulet Répondre

    4 août 2012

    À Pierre Cloutier,
    J'ai énormément de respect pour votre éloquence, ainsi que votre personne. Sachez bien cependant que ce n'est pas parce que personne n'a osé ou pu vous « contredire », qu'aujourd'hui votre synthèse est exacte. J'aimerais bien pouvoir la lire éventuellement.
    Est-ce que votre analyse se réfère à la période où Bouchard était le chef du parti? Étaye-t-elle hors de tout doute vos dires? Vous contraignez-vous à ne prendre que quelques éléments militant en votre faveur, pour démontrer que la totalité du Parti Québécois est corrompu? Dites-vous bien que si Champlain aurait eu un équipage se contentant de quitter le navire, il n'aurait jamais fondé Québec. Ça fait depuis 1760 que l'on attend le jour « J ». Ayons plus de patience et d'indulgence. Pourquoi, aujourd'hui, changer de chemin pour atteindre nos fins?
    Tout comme vous, j'aime bien le programme d'Option Nationale. Cependant, je crois qu'il est prématuré d'y adhérer. La scission de nos votes souverainistes nous contraindra à rester à l'intérieur de nos utopies et nos désirs toujours inassouvis. C'est dommage. M'enfin!
    À Jean-Charles Morin,
    Dommage qu'il y ait autant de démagogie, même pour les souverainistes. Instruisez-vous auprès des livres d'histoire du Canada (le vrai, pas celui des loyalistes) pour réellement saisir toute l'étendue des ambitions qui nous appartiennent.
    Dans 10 ans, s'il existe un autre parti indépendantiste, vous allez quitter Option Nationale pour celui-ci? Vous recommencerez vos démarches toute votre vie.

  • Jean-Charles Morin Répondre

    4 août 2012

    J'ai fait le même parcours que vous, la rage de dents en moins, et je me reconnais totalement dans vos propos. Il est temps de voter selon nos convictions profondes et non en voulant farfiner avec un système électoral désuet qui en fait se sert de nous pour perpétuer une démocratie factice.
    Il s'agit maintenant pour nous d'en convaincre d'autres, beaucoup d'autres, à parcourir le même chemin.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2012

    Excellent texte auquel je souscris entièrement, car, comme beaucoup d'autres ici sur Vigile, je dis la même chose depuis des lunes:
    - Le PQ a trahi ses militants sur la question de l'indépendance et j'en ai fais la démonstration ici sur Vigile et dans un livre publié en février 2012. Personne n'a été en mesure de me contredire.
    - Pauline Marois n'est pas aimée par la population, Si ce n'était d'elle le PQ aurait une avance considérable. Pauline Marois est un boulet pour le PQ et elle le sera encore plus lors d'un éventuel référendum. C'est clair et sans appel.
    - Il faut se débarrasser à la fois de Charest et de Marois. Pour cela, un gouvernement minoritaire est souhaitable.
    - ON représente l'avenir, la détermination d'accéder au pays et l'audace pour le faire.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite

  • Mario Boulet Répondre

    3 août 2012

    Premièrement, vous savez très bien vous exprimer. Comme moi, vous admirez les talents d'éloquence de Jean-Martin Aussant. Je suis d'accord avec vous que son programme est une version épluchée du Parti Québécois avec un objectif référendaire plus intempestif.
    Je n'ignore pas que la division peut faire très mal. Malgré tout, je ne crois pas qu'il est sereinement judicieux d'attendre la fusion de ces trois partis. C'est aux électeurs de décider. De toute façon, on parle de trois partis indépendantiste, alors qu'il n'y en a que deux. Québec Solidaire est un parti qui peut se passer de souveraineté dans son programme. Je n'en dirai pas plus.
    M. Boivin, vous craignez une troisième défaite référendaire, mais tant que vous allez voter pour autre chose que le Parti Québécois, vous empêcherez une troisième confrontation référendaire. C'est à ce moment je crois qu'Option Nationale pourra réellement démontrer ce qu'il a dans les trippes. Option Nationale ne seront pas portés au pouvoir lors de la prochaine élection. À quoi sert de voter pour eux? Ils ne se feront pas mieux connaître. Ils ne remporteront probablement pas plus de sièges. Il faut travailler de concert avec un seul et même parti.
    Vous nous rappelez le temps passé lorsqu'en 1970, les gens ont voté pour le Parti Québécois pour les placer dans l'opposition. Dites-vous bien qu'à cette époque, il n'y avait que trois partis politiques. Il y avait Union Nationale qui n'avait vraiment plus le vent dans les voiles avec le décès de Daniel Johnson. Il y avait le Parti Libéral du Québec qui renaissait de ses cendres après Jean Lesage. Il y avait aussi René Lévesque qui avait convaincu les gens de ne former qu'un seul et même parti politique au lieu d'en former plusieurs qui n'avaient aucune chance de gagner quoi que ce soit en étant divisé (RIN, MSA, etc.). Alors, pourquoi qu'aujourd'hui, il faudrait effectuer la scission à cet étape-ci?
    Commençons donc par obtenir la souveraineté du Québec. Ensuite, nous pourrons diversifier nos forces dans un Québec souverain. C'est à ce moment que l'on comprendra réellement tout le potentiel d'un Jean-Martin Aussant.
    Quant à moi, Québec Solidaire n'offre qu'un vague projet de société flou usant de socialisme, qui tendra inévitablement vers le communisme étant donné que les gens du Parti Communiste du Québec font maintenant qu'un avec Québec Solidaire. Le père d'Amir Khadir, Jafar Khadir était membre actif du Parti Communiste du Québec. Il oeuvrait dans le comité central de son parti. Il offrait comme livre de chevet à son fils tous les « bienfaits » du communisme.
    En conclusion, je ne vous intime pas. Le vote est un choix démocratique, mais si vous aspirez réellement à avoir un jour un Québec souverain de votre vivant, je vous suggère de voter pour le Parti Québécois.