Éric Clément - Si Louise Harel décide d'être candidate aux prochaines élections municipales de Montréal, elle n'a que l'embarras du choix: les deux partis d'opposition lui ouvrent grandes leurs portes.
La proposition la plus définie est celle de Projet Montréal. Son chef, Richard Bergeron, l'a précisé ce mardi matin: «Le contenu de cette offre est simple: dans l'éventualité où Mme Harel se présenterait comme indépendante à la mairie et qu'elle endosserait intégralement le programme et les candidats locaux de Projet Montréal, j'appuierai Mme Harel et retirerai ma candidature à la mairie de Montréal.»
M. Bergeron estime que cette «alliance» plutôt inhabituelle serait «la meilleure façon de remporter une victoire contre Gérald Tremblay et de mettre fin à l'immobilisme qui mine Montréal». Du coup, il accepterait de ne pas se porter candidat à la mairie mais demeurerait chef de Projet Montréal.
«Je crois que la notoriété de Louise Harel ainsi que son expérience peuvent porter ce programme et cette équipe au pouvoir, et c'est pourquoi je suis prêt à mettre ma candidature à la mairie de côté, dit-il. J'ai fait une offre. Il faut gagner. Il faut donc réaliser une coalition du changement. On ne peut pas repartir avec quatre autres années avec Gérald Tremblay.»
La question est de savoir si Mme Harel adhère à cette proposition. «C'est la grande question, dit Richard Bergeron à La Presse. Je souhaite qu'elle dise oui à cette offre-là. Mais notre programme est sacré. Est-ce que ça plaira à Mme Harel? On le verra dans les quarante sept prochaines heures.»
L'autre option serait une association avec le parti Vision Montréal de Benoit Labonté. Mme Harel y retrouverait des amis et des péquistes. Et un parti avec un financement plus important et des antennes solides partout dans la métropole. Mais c'est Benoit Labonté qui est candidat à la mairie. Voudra-t-il céder sa place ? Mme Harel se contenterait-elle d'une place de numéro deux à Vision Montréal ? Avec un poste de présidente du comité exécutif qui lui permettrait d'agir et d'avoir un réel poids politique. Peut-être. Mais des élus de Vision Montréal déjà en place pourraient grincer des dents s'ils sont tassés.
Selon un membre de Vision Montréal, Mme Harel a tout intérêt à se présenter avec ce parti car «le secteur Est de la ville lui sera assuré et pour le secteur Ouest, Benoit Labonté et ses anciennes connexions lui sont favorables».
Mais si Mme Harel n'est pas candidate à la mairie de Montréal, le sera-t-elle à celle de Mercier-Hochalaga-Maisonneuve? Il faudra alors que Benoit Labonté convainque l'actuelle mairesse de l'arrondissement, Lyn Thériault de céder sa place. Autre inconnu: on prête au député bloquiste Réal Ménard l'intention de quitter la scène fédérale et de se présenter à cette mairie d'arrondissement. Il était pressenti annoncer quelque chose cette semaine mais il aurait retardé sa décision. Joint à Ottawa, l'adjoint parlementaire de M. Ménard, Mario Lalancette, a dit qu'il n'y a pas commentaires à faire et que M. Ménard est occupé actuellement.
Actuellement en réflexion, Mme Harel doit rencontrer Benoit Labonté cette semaine, après lui avoir parlé au téléphone. La Presse a tenté en vain de joindre l'équipe de Benoit Labonté.