Lien entre le PLQ et la FTQ: Charest ment, dit Bellemare

L'affaire Bellemare - la crise politique

Simon Boivin - (Québec) Jean Charest assure que Marc Bellemare ne l'a jamais informé de liens entre le financement du PLQ et l'industrie de la cons­truction qui pourraient «embarrasser» le gouvernement. Une fausseté, rétorque l'ancien procureur général.
Jean Charest assure que Marc Bellemare ne l'a jamais informé de liens entre le financement du PLQ et l'industrie de la cons­truction qui pourraient «embarrasser» le gouvernement. Une fausseté, rétorque l'ancien procureur général.
«C'est faux, a répliqué mercredi Marc Bellemare au Soleil. Je n'irai pas plus loin, mais c'est faux.»
L'ex-ministre de la Justice ne veut pas revenir sur ses propos concernant l'influence de la FTQ qui serait liée, selon lui, aux contributions d'entrepreneurs en construction au trésor libéral. Un facteur important dans le refus du gouvernement de déclencher une commission d'enquête sur cette industrie, croit-il. Mais il ne retire pas un mot.
L'ancien élu de Vanier n'entend pas rencontrer le directeur général des élections (DGE) pour tirer au clair ses affirmations. Le DGE a indiqué mardi souhaiter une rencontre avec M. Bellemare pour en savoir plus sur le financement du PLQ.
Il ne dira ce qu'il sait que devant une commission d'enquête, un exercice «équilibré» devant un juge qui offre certaines «garanties constitutionnelles», notamment l'immunité. Mais pour le moment, Jean Charest «ne voit pas son intérêt» dans un exercice que M. Bellemare estime nécessaire.
Plus tôt dans la journée, le premier ministre Charest s'est étonné des propos que son ancien collègue a tenu lors de différentes entrevues au cours des derniers jours, notamment au Soleil.
M. Bellemare «a été dans mon gouvernement pendant presque un an, a noté M. Charest, mercredi. C'est un des ministres que j'ai rencontré le plus souvent. Jamais n'a-t-il soufflé mot là-dessus. J'ai même dîné avec lui après [son départ]. Il ne m'a jamais parlé de ça.»
Il a invité l'ex-procureur général à s'entretenir avec le DGE. «Il dira ce qu'il a à dire, a affirmé le premier ministre. Les gens se gouverneront en conséquence. Mais je peux vous dire que le financement dans notre parti, on le fait en fonction des règles.»
En entrevue à l'émission Mongrain, M. Bellemare a par ailleurs jugé «dangereux» que le PLQ verse une rallonge salariale de 75 000 $ au premier ministre, qui doit «être au service de tous les Québécois».
Examen élargi
De son côté, le député de Québec solidaire, Amir Khadir, souhaite qu'un examen élargi des «pratiques douteuses liées au financement» politique soit réalisé. Il entend déposer aujourd'hui une motion qui demande au DGE «d'instituer une enquête sur le financement des partis politiques provinciaux» pour «restaurer la con­fiance du public».
Aux attaques du Parti québécois sur les liens entre le PLQ et l'industrie de la construction, en Chambre, Jean Charest a insisté sur le financement du PQ par des membres influents de la FTQ. Mercredi, La Presse Canadienne a révélé que l'ancien et l'actuel directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis et Richard Goyette, ont contribué à plusieurs reprises à la caisse du PQ depuis 2003. De même pour plusieurs têtes d'affiche de l'organisation, qui n'auraient pas fait de même pour le PLQ.


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