Monsieur Kotto,
Je ne peux m’empêcher de m’adresser spécialement à vous ici ce matin.
En tout premier lieu, mes respects. Je vous ai entendu hier soir, à l’émission « 24 heures en 60 minutes » – RDI – et je tiens à vous exprimer mon admiration. Vous étiez comme un baume à la fin de cette incroyable journée d’exhibition de démagogues de tous genres, de pseudo-vierges offensées par la vérité, plus excité.es les un.es que les autres par les propos de Pierre-Karl Péladeau sur l’immigration et le projet indépendantiste québécois. Vous êtes apparu, au 24/60, bien au-dessus de cette mêlée. Quel contraste entre votre calme et cet énervement malsain; entre l’intelligence de vos propos et ce que nous avions entendu toute la journée. Entendu de la part des adversaires du PQ, bien sûr, les Françoise David en tête, mais aussi, hélas, de l’intérieur même des troupes. Il y a de ces petits sourires contenus de victoire qui ne trompent pas. Quelle pauvre solidarité à cette occasion, se manifestant par la moralisation ou par le silence !
PKP s’est sans doute félicité encore plus largement de votre appui devant la pertinence de votre présence à cette émission, tout comme celle de votre attitude et celle de vos paroles. Vous avez ramené à leurs proportions raisonnables, à la fois cet évènement devenu crise d’hystérie collective, exacerbée par le premier ministre lui-même et son assistant médical, tout comme le motif de la crise, rappelant le réel fondement de la situation évoquée par PKP, précisant le vocabulaire et soulignant les motivations troubles de la partie adverse… L’animatrice a vite compris qu’elle ne saurait vous mettre en boîte ni vous faire ressentir quelque malaise que ce soit autour d’une question comme celle de l’immigration au Québec et du respect des Néo-Québécois.es, que bien peu de gens peuvent connaître mieux que vous. Et ce respect, PKP l’éprouve suffisamment pour que vous vous soyiez rangé à ses côtés pour cette course à la chefferie. Cela devrait en convaincre les Néo-Québécois.es chez qui l’on tâche de soulever des doutes et inspirer des craintes. Voilà le jeu de ce gouvernement adepte des frayeurs qui rapportent.
M. Kotto, vous êtes l’un des exemples les plus convaincants que lorsque le nouvel arrivant au Québec a compris que cette « province » est en soi un pays en attente et que tout incite à ce qu’elle le devienne de fait, il peut préférer prêter dans son coeur le serment d’allégeance au peuple québécois, supplantant celui accordé par la force des choses à une reine qui ne saurait être celle du Québec.
PKP a d’autres précieuses allié.es dans la députation, on le sait. Reste à souhaiter qu’ils et elles affichent aussi clairement que vous leur appui à l’occasion de cette « récupération » d’un évènement, non pas malheureux, mais ayant échappé à la langue de bois qui mène un peu trop les règles du jeu. Et je ne peux m’empêcher de citer pour une troisième fois cette Mère Agnès Mariam que tout le monde devrait écouter : « Un peu de vérité fait plus peur à ces manipulateurs de médias que beaucoup de mensonges »
En terminant, je me prends à espérer que le peuple québécois, devant cette tempête provoquée dont il a été témoin, manifestera à son heure l’une de ses caractéristiques que l’on oublie trop souvent : il n’apprécie généralement pas que l’on malmène ceux qu’il aime. Et mon p’tit doigt me dit que…
Quant à vous, M. Kotto, Gérald Godin doit sûrement vous sourire.
Solidairement,
Nicole Hébert
Lettre à Maka Kotto
Au-dessus de la mêlée
Nicole Hébert88 articles
Péquiste. * Car on ne m’a pas démontré qu’il y avait d’autres avenues
pratiquables.
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