Comme nombre d'indépendantistes québécois, je me suis fait un devoir
d'assister à quelques-unes des fêtes de la journée nationale des Patriotes,
ce qui m'a permis d'échanger avec plusieurs partisans de notre cause.
J'ai été étonné de constater que plusieurs militants, que le journaux
se plaisent à qualifier de purs et durs, se rangent actuellement derrière
Pauline Marois, se disant en mode attente.
Mme Marois n'a jusqu'à maintenant rien dit de substantiel sur le mode
d'accession du Québec au statut de pays, mais plusieurs espèrent un miracle
et se disent satisfaits de voir qu'elle semble vouloir faire place à tout
le monde au sein du PQ.
Et quand je soulève le fait que nous, les radicaux, sommes contre un
troisième référendum parce que nous refusons de tomber dans ce piège, ils
nous regardent comme si nous étions des extra-terrestres !
Quand j'ai dit cela à Mme Hélène Pednault, du Conseil de la
Souveraineté, lors de l'hommage à Andrée Ferretti, elle a semblé tomber des
nues. Est-ce à dire que la classe politique indépendantiste n'a jamais pris
connaissance des idées du MES ?
Est-ce à dire qu'ils se ferment les yeux vers les autres solutions, dont
celle évoquée ici même par l'avocat Éric Tremblay ([Notre situation est
unique dans celle du monde moderne->6731]) ?
Le jour où le PQ et le Bloc auront une position claire et ferme sur le
mode d'accession à la souveraineté, je serai heureux de me rallier, mais en attendant permettez-moi d'avoir des doutes.
Si nos leaders indépendantistes (je préfère ce mot à souverainistes)
arrêtaient d'avoir peur et posaient des gestes concrets pour nous conduire
vers le pays, j'arrêterais de croire qu'ils n'ont aucun sens
révolutionnaire, mais quand je les entends dire qu'ils attendront que le
bon peuple les supplie de faire un référendum, je rage de constater qu'ils
n'ont aucune vision d'avenir, aucun sens du leadership. N'a pas l'étoffe
d'un chef d'Etat qui veut, n'est-ce pas ?
J'ai même entendu d'autres affairistes du PQ prétendre que le parti va
créer des instruments et des leviers financiers pour assurer au Québec sa
souveraineté, mais sans parler d'indépendance.
Ben oui, on va faire l'Indépendance, mais on ne le dira à personne !
Plus colonisé que ça, tu meurs.
À quand un parti vraiment indépendantiste qui, une fois élu, adopte une
constitution de pays et rapatrie au Québec tous ses pouvoirs ?
Si le PQ persiste à s'enfermer dans une stratégie de trappe
référendaire, il va falloir le fonder ce parti révolutionnaire.
Pierre Schneider
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Les yeux fermés vers la souveraineté
Le jour où le PQ et le Bloc auront une position claire et ferme sur le mode d'accession à la souveraineté, je serai heureux de me rallier, mais en attendant permettez-moi d'avoir des doutes.
Tribune libre - 2007
Pierre Schneider59 articles
Journaliste, auteur et poète, Pierre Schneider milite
pour l'Indépendance du Québec depuis le début des années soixante.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 mai 2007Salutation citoyennes et citoyens,
Afin de renforcer sa crédibilité, Madame Marois pourrait reprendre son idée qu'elle avait émise en 2005... C'est-à-dire que si le PQ est élu, il y aurait la création d'un Ministère voué à la promotion de la souveraineté. Il faut renforcer le pays réel, il faut poser des gestes de "passage à l'acte" pour la libération nationale... De l'intention à l'action... Sinon, c'est de la rhétorique de l'illusion...
Patrie et Famille !
Archives de Vigile Répondre
23 mai 2007Faut pas trop s'énerver avec la souveraineté. Les Québécois, dans les sondages, sont à 45 % pour la souveraineté-partenariat mais seulement à environ 28 % si la question porterait sur la souveraineté seule. Fait que...le PQ, les yeux ouverts, n'est pas pressé d'aller à un référendum sur la souveraineté du Québec. Il désire quand même gouverner le Québec-province même si ça tend à l'éloigner encore plus de la souveraineté à cause de tous les ennemis qu'il se fait à gouverner le Québec-province, exemple : "déficit 0, dures négociations avec les employés de l'état, fusions municipales forcées etc".
Des développements constitutionnels ont plus de chances de venir de l'ADQ et de son autonmie si elle devait se fracasser sur les récifs du fédéral. La futur constitutionnel du Québec n'est pas nécessairement social-démocrate ou souverainiste. Il sera ce que les Québécois voudront, en majorité, sans y être forcés. Nous serons intelligents, autonomistes, fédéralistes ou souverainistes, de nous y rallier sans trop de vilaines arrière-pensées.
Gilles Bousquet
St-Hyacinthe
Archives de Vigile Répondre
22 mai 2007C'est ce que le PQ a essayé de faire en 1995: faire une indépendance inodore, incolore et sans saveur.
Quand Pauline a dit qu'il y aurait cinq ans de turbulence suite à l'indépendance, elle a failli se faire tuer. Le lendemain, elle a parlé d'effervescence. Un euphémisme...quoi!
Il y a longtemps que je ne crois plus au PQ. Il faut passer à autre chose. J'ai fait plusieurs propositions. Si j'étais dans la région de Montréal, les choses se passeraient autrement.
Nestor Turcotte
Matane