Énervons-nous! Il paraît que, vendredi dernier, les Russes se sont approchés des côtes du Labrador. Par chance que le Canada avait de valeureux pilotes basés à Bagotteville pour s'envoler à leur rencontre. Ils ont compris. Et ils ont regagné leur base sans incident, a assuré le porte-parole du ministère canadien de la Défense. Et la télé de présenter l'étincelant ministre canadien Blackburn, ministre des Anciens Combattants, pour confirmer la «terrible» nouvelle en précisant que cela arrive régulièrement. Si cela arrive si régulièrement, comment se fait-il que le peuple n'en entende parler ainsi qu'au milieu de l'été?
Serait-ce parce que le gouvernement conservateur venait tout juste d'annoncer un achat de 65 F 35 de Lockheed Marin au coût de 16 milliards, sans appel d'offre? Et qu'une menace russe justifierait bien une décision court-circuitant le processus normal d'adjudication de contrat? Serait-ce parce que ce gouvernement n'en a que pour la militarisation et qu'agiter le péril russe peut servir ses visées?
Il est peut-être utile de rappeler que ce gouvernement conservateur a haussé le budget militaire à un niveau inégalé depuis la deuxième guerre mondiale, dépassant de 22% les seuils atteints au plus fort de la guerre froide (Guerre avec qui? Quel hasard: la même Russie.) Somme totale, c'est 21 milliards par année des impôts des Canadiens (et les nôtres encore!) qu'ils flambent dans cette priorité, l'équivalent de 10% du budget annuel canadien ou 20 fois ce qu'ils mettent dans l'environnement.
Pour quelle mission? De guerre. Et non plus de paix. De combat et non plus de développement. Certes il y a des grenailles pour des routes, des écoles et des interventions humanitaires. Le gros du fric va aux armes. Et quand c'est une obsession, il est plutôt bon que des Russes frôlent les côtes canadiennes. C'est si utile. Ne le faisant pas, il faudrait les inviter!
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