Les organisateurs du parti de Maxime Bernier doivent s’engager à ne pas « embarrasser » leur chef

Efa50c481f3f20856177c83b894aed88

Bernier se soumet déjà au politiquement correct

Le Parti populaire du Canada (PPC), dirigé par Maxime Bernier, cherche à se distancier des éléments agitateurs en exigeant de ses organisateurs politiques la signature d'une lettre d'engagement promettant de ne pas discréditer le parti.


En signant la lettre, les organisateurs des différentes associations de circonscription promettent que leurs comportements et déclarations, passés et futurs, ne seront pas une source d’embarras pour le parti et son chef.


Précision :


Une version précédente de ce texte indiquait que la lettre d'engagement devait être signée par tous les membres du parti, alors qu'il incombe plutôt aux organisateurs des associations de circonscription de le faire.


Alors que ce type d’entente peut être imposé aux potentiels candidats dans d’autres partis, le Parti populaire du Canada (PPC) va plus loin en demandant à tous les membres de ses associations de circonscription – même ceux qui n’ont pas de contacts officiels avec le public – à signer le document.


Interrogé par le réseau CBC, le porte-parole du parti, Martin Masse, affirme qu’il s’agit d’une mesure de « protection » pour se distancier des partisans aux positions extrêmes afin de préserver l’image du PPC.



Nous prenons des mesures pour faire en sorte que les personnes qui ont fait des choses bizarres ou nocives par le passé resteront loin de nous.


Martin Masse, porte-parole du PPC


Le document en question ne précise pas les gestes ou paroles considérés comme étant « embarrassants » pour le parti du député fédéral de Beauce. M. Masse avance toutefois quelques exemples, dont l’appui aux idées suprématistes et antisémites.


« Nous faisons notre possible pour éviter les problèmes », a assuré le porte-parole du PPC.


En plus de signer l’engagement, les membres des associations de circonscription du parti de Maxime Bernier doivent soumettre leur curriculum vitae, une vérification de leur casier judiciaire, ainsi que la liste de leurs comptes actifs sur les réseaux sociaux.


Le document indique, par ailleurs, qu’une « compagnie spécialisée » effectuera une vérification des antécédents de tous les signataires. Ces derniers s’engagent aussi à respecter les politiques du parti et à ne pas chercher à les réformer.


Des signataires témoignent


Maxime Bernier, qui a quitté le Parti conservateur dirigé par Andrew Scheer pour fonder son parti, veut éviter les controverses, selon le porte-parole du PPC.


« M. Bernier a été très clair dès le début qu’il ne laissera pas ceux qui n’adhèrent pas à ses valeurs et principes prendre le parti en otage », a dit Martin Masse.


CBC News a parlé avec trois signataires de l’entente, dont le président de l’association du PPC de la circonscription de Saskatoon-Grasswood en Saskatchewan, Jeff Jackson. Ce dernier affirme avoir signé l’engagement sans aucune hésitation.


« Je crois que cet engagement permettra un meilleur contrôle de la qualité », a-t-il dit, faisant part du défi auquel fait face le nouveau parti fédéral à un an des élections.


De son côté, Nigel Sharp, un organisateur du PPC sur le terrain, dans le sud de Saskatchewan, affirme que cette mesure permettra aux responsables de ne pas s’égarer des messages principaux, notamment ceux en lien avec l’immigration.



Si un candidat dit, par exemple, qu’il faut déporter tous les hindous ou quelque chose du genre, cela justifiera sûrement son renvoi.


Nigel Sharp, membre du PPC


Qu’en est-il des autres partis?


CBC News a demandé aux trois plus grands partis fédéraux si les membres des associations de circonscription sont appelés à signer une entente similaire à celle requise par le parti de Maxime Bernier.


Le Parti conservateur affirme avoir un document similaire, mais sa signature n’est requise que pour les candidats aux élections. Les autres membres des associations de circonscription sont exemptés de cette procédure, selon un porte-parole du parti.


Au Parti libéral, les membres des associations de circonscription n’ont aucun engagement à signer, mais les règlements du parti exigent une bonne conduite de leur part.


Quant au Nouveau Parti démocratique (NPD), tous les membres des associations de circonscription sont appelés à respecter les principes et la constitution de leur formation. Au moment du processus de présélection, les candidats potentiels évalués et questionnés sur leur passé pour savoir s’ils ont déjà été impliqués dans des affaires douteuses ou illégales qui risquent de nuire au parti.