Selon le dernier sondage Léger, chez les jeunes de 18 à 34 ans, le PLQ vient en tête des intentions de vote avec 35 %.
La CAQ vient au second rang avec 26 %.
Ensemble, le PLQ et la CAQ récolteraient 61 % du vote des jeunes.
Près des deux tiers des jeunes disent donc vouloir voter pour des partis résolument de droite et résolument fédéralistes.
Conservateurs
Et ce n’est pas le PLQ de Robert Bourassa, qui proposait de construire de fabuleux barrages, qui menait d’ambitieuses négociations constitutionnelles en rappelant que le Québec restait « maître de son destin ».
Non, c’est le PLQ en place depuis 15 ans, écorché par des enquêtes de police, domestiqué par Ottawa, qui propose essentiellement de garder le cap.
Excitant, hein ?
La CAQ, elle, vante son équipe de « gestionnaires » compétente, prudente, pépère.
Emballant, hein ?
Vite, nommez-moi une proposition caquiste audacieuse, hormis de revoir les hausses de rémunération consenties aux spécialistes.
Et c’est dans ces deux partis que nos jeunes se reconnaissent le plus !
Ouais...
On peut reprocher des tas de choses au PQ et à QS, et Dieu sait que je ne m’en prive pas, mais ils proposent un idéal, une aspiration à nous grandir collectivement.
Et les jeunes les boudent massivement...
Jadis, le cheminement « normal » était qu’un jeune était de gauche, voulait changer le monde, puis s’embourgeoisait en vieillissant.
Aujourd’hui, à 20 ans, ils sont déjà à droite.
Visiblement, ils trouvent notre société pas mal du tout telle qu’elle est.
Je le constate tous les jours à l’université.
Ils veulent faire de l’argent, trouver leur place dans le système, devenir un boulon dans la machine, et s’amuser.
Jadis, la jeunesse était massivement souverainiste. Aujourd’hui, elle est massivement fédéraliste.
Cela aussi, je le constate tous les jours.
Nos jeunes ont complètement avalé la doctrine multiculturaliste.
Pour eux, la diversité est uniformément bonne, et toute critique ne peut venir que d’un esprit rongé par la xénophobie.
Nos jeunes ne se posent même plus la question du régime politique qui pourrait le mieux convenir au peuple québécois, car ils voient la communauté fondatrice comme une minorité ethnique parmi d’autres.
Évidemment, nombre de ces jeunes ont grandi auprès de parents meurtris par les défaites référendaires de 1980 et 1995, perçus par eux comme de gentils « loosers ».
Consentement
Elle est là la grande victoire des forces du statu quo politique et économique.
Elles ont réussi à faire que les jeunes du Québec intériorisent, rationalisent, apprennent à aimer le statu quo, travaillent à sa reproduction, consentent à leur domination au point de ne même plus la voir.
Je ne blâme pas, je constate.
Le ciel est bas au Québec... et risque de l’être pour longtemps.